Le contenu carbone annuel moyen du panier des ménages, représente l'équivalent de 1,4 tonnes de CO2 pour l'achat moyen de 700 kg de nourriture, de boissons et de produits d'entretien ou d'aliments pour animaux selon une étude que vient de publier le Commissariat général au Développement Durable.
Cette étude, menée sur la base de la consommation en 2009, auprès de 20 000 ménages montre que les fruits et légumes représentent 20% du poids du panier mais que leur contenu carbone est d'à peine 7%, alors que les produits non alimentaires, qui représentent 11 % du poids total des achats, contribuent à hauteur de 26 % au contenu carbone d'un panier.
L'impact sur l'environnement ne dépend donc pas forcément du poids des produits consommés.
L'étude montre aussi que ce sont bien les emballages qui sont les plus polluants. Ils peuvent représenter jusqu'à 30% du contenu carbone d'un produit. Leur part dans le contenu carbone du panier moyen est estimée à 8% avec de fortes variations selon le type de produits. Ce sont les eaux minérales, les boissons gazeuses, les alcools ainsi que les produits laitiers qui contribuent le plus à l'émission de CO2 (30%).
Bien entendu les modes de vie et les habitudes de consommation pèsent sur le contenu carbone du panier, indépendamment du budget consacré aux achats courants.
Ainsi le contenu carbone d'un panier de retraité est supérieur de près d'un quart à la moyenne. Il est au contraire nettement inférieur pour un agriculteur (-23 %). L'explication vient du fait que l'agriculteur pratique beaucoup l'autoconsommation pour les fruits, légumes, volailles, oeufs... ce qui allège d'autant son panier, tandis que les personnes retraitées ont tendance à prendre beaucoup de repas à leur domicile, contrairement aux actifs.
Par ailleurs, le contenu du panier et donc le carbone imputable à chaque catégorie de produits varie en fonction des étapes de la vie : alors que la contribution de la viande est supérieure à la moyenne pour un couple avec 2 enfants adolescents, ce sont les fruits, légumes, produits pour animaux, poissons et fruits de mer qui seront sur-représentés chez les personnes âgées. La part du lait, du fromage et des oeufs est également d'autant plus importante que les enfants sont jeunes.
Quelles conclusions tirer en pratique pour réduire notre consommation de CO2? Eviter les produits suremballés, privilégier les fruits et légumes, consommer moins de viande, éviter les boissons gazeuses, et acheter le plus local possible, frais et bio...
Mathilde Emery