Flash-back. L’album It’s Only Rock’n Roll est sorti en octobre 1974 et Mick Taylor a quitté le groupe en décembre. L’année 1975 débute par la recherche d’un nouveau guitariste, nombreux sont les postulants dont des cadors d’envergure, mais finalement c’est Ron Wood qui est officiellement désigné le 14 avril (Anniversaire !) comme remplaçant, mais non encore comme membre du groupe. Dans ses mémoires, Keith Richards déclare « Il était parfaitement adapté pour l’art ancien du tricotage, quand tu ne parviens pas à distinguer la guitare lead de la guitare rythmique, ce style que j’avais inventé avec Brian (Jones), l’essence dela sonorité Rolling Stones. »
Un album encore chaud, un nouveau guitariste, il était temps de repartir sur les routes, non pas pour une tournée américaine mais pour la « Tournée des Amériques 1975 » qui débutera à Bâton Rouge (Louisiane) le 1er juin pour se terminer à Caracas (Venezuela) le 21 août. Le lancement de ce tour le 1er mai, donnera lieu à un génial coup de marketing, puisque pour se rendre à la conférence de presse dans un grand hôtel New-Yorkais où les attendent les journalistes pour en connaître tous les détails, les Stones descendront la 5e avenue sur la plateforme à l’arrière d’un camion en interprétant Brown Sugar. Fans en délire dans les rues !
Quant à la tournée, c’est celle où les Stones utiliseront sur scène une bite rose gonflable de six mètres de haut. Nous autres Français en profiterons l’année suivante au début de l’été, lors de plusieurs mémorables concerts aux « Abattoirs de Paris » selon la terminologie des bootlegs qui en seront issus.
Le disque qui vient de sortir, correspond au show final du 13 juillet donné au Forum de Los Angeles au terme de cinq soirées dans la ville. Une fois encore le remixage par Bob Clearmountain est fabuleux et fait la part belle aux guitares, Ron Wood à gauche, Keith Richards à droite, presque aux dépens de Mick Jagger. Issu de la première tournée post-Mick Taylor, cet enregistrement permet d’entendre les premiers pas de Ron Wood au sein des Stones, mais aussi de voir où en était alors le reste du groupe. Et ça sonne du tonnerre de dieu ! Des riffs immortels de l’introduction de Honky Tonk Women aux solos furieux et mêlés de Sympathy For The Devils, plus de deux heures de musique sur deux CD qui vous exploseront les oreilles de bonheur.
Près de vingt-quatre titres, dont deux interprétés par Billy Preston, une extraordinaire version de Midnight Rambler, plusieurs morceaux du dernier album bien entendu, comme ce Fingerprint File de bonne facture et les classiques dont on ne se lasse jamais, Brown Sugar, Happy, Jumpin’Jack Flash etc. Je ne prends même pas la peine de vous conseiller le disque, tellement cela tombe sous le sens.
P.S : Pour les chicaneurs qui s’étonneraient que l’album soit titré L.A. Friday (Vendredi à Los Angeles), alors que le 13 juillet 1975 tombait un dimanche, les Stones – comme un clin d’œil – ont décidé d’adopter le titre d’un célèbre disque pirate de l’époque reprenant un concert du Forum.
Rolling Stones Brown Sugar New York City