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Au départ, il y a un crash d’avion, des survivants, et une psychothérapeute (Anne Hathaway) envoyée pour régler leurs traumas. A la fin, il y a un twist énormissime, que beaucoup auront deviné ¾ d’heure à l’avance. Au milieu : un mélange un peu bancal entre suspense figé et romantisme hollywoodien. Ce qui a séduit Rodrigo Garcia (Albert Nobbs) dans ce Passengers fadasse, c’est certainement le portrait de femme, qui se construit en filigrane du mystère ambiant. Dommage qu’il ne prenne vie qu’à la toute fin, lorsque l’on entrevoit une vue d’ensemble. Le reste du temps, le duo d’amoureux (Hathaway et Patrick Wilson) peine à convaincre, le film accumulant les clichés et les platitudes.
Afin de ne rien gâcher du retournement final, déjà vu (et en mille fois mieux) ailleurs, gardons les aboutissants du scénario secrets. On sent bien que l’on nous cache quelque chose, mais les moyens déployés pour maintenir le suspense sont d’une si grande pauvreté que l’on finit par se moquer du fin mot de l’histoire. Pourtant, il y avait matière à nous séduire, notamment dans l'atmosphère étrange qui étreint le film, fantomatique et comme dépourvue d’enjeux, errant dans la mélancolie et la langueur. Passengers ou un long fleuve tranquille à l’arrière goût de somnifère qui ne trouve de sens que dans la dernière bobine. Trop tard ? Presque.