Concernant ses relations avec ses voisins du même continent, le son de cloche est identique. Il y a 3 ans, lors du sommet des amériques à Trinidad et Tobago, Barack Obama était accueilli en superstar. Pris en photo avec Hugo Chavez, pourtant ennemi irréductible de l’oncle sam, Obama promettait de réchauffer les relations avec Cuba. 3 ans plus tard, c’est la soupe à la grimace. Le président américain semble davantage préoccuper par sa réélection que par sa politique étrangère.
Lors du sommet des amériques qui débutera demain à Carthagène, les principaux dirigeants latino-américains ont promis de le chahuter sur différents sujets. Au menu des reproches qui lui seront directement adressés : la politique américaine particulièrement inefficace dans la lutte contre le trafic de drogue, la politique monétaire de Wall Street et l’absence d’un réchauffement des relations avec Cuba.
Professeur d’histoire canadien et expert sur l’amérique latine, Hal Klepak résume bien le sentiment général : « la déception concernant Obama est bien réelle. Il y a 3 ans, c’était le Obama show, il n ‘y en avait que pour lui. Et depuis, on constate qu’il n’a rien fait. » Malgré les critiques, les dirigeants du continent latino-américains sont plutôt favorables à la réélection d’Obama. Le probable candidat républicain, Mitt Romney, inspire l’inquiétude sur ses remarques concernant l’immigration venant d’amérique latine.
Si Obama entendra bien les commentaires sur les propositions du président colombien Santos de légaliser certaines drogues ou sur un changement de cap concernant les relations avec Cuba, il est peu probable que le président américain en tire des conclusions à court terme : « Obama est coincé par l’élection présidentielle », confirme Klepak. « Il ne veut pas se mettre à dos les candidats centristes en changeant soudainement de cap sur des sujets aussi sensibles. »
Du côté républicain, on compte capitaliser sur les erreurs commises par Barack Obama pendant sa présidence en matière de politique étrangère. Mitt Romney, son probable challenger pour la Maison-Blanche, a déjà déclaré qu’Obama avait mis en péril la sécurité des Etats-Unis en tentent de renouer le dialogue avec des pays indésirables, comme le Venezuela ou Cuba.
Juan Martin Soler