Alors depuis ce matin c’est farandole de conneries : de qui a donné son obole à la Française des Jeux (majuscule comme pour toute religion, voyez vous) à qui fait attention à ne pas croiser un chat noir (qui n’a rien demandé mais n’est jamais plus beau que sur les drapeaux), de passer sous une échelle ou ne pas dire de mal (ben ouais ça pourrait se réaliser).
Incohérence mentale, bourrée de clichés (y compris sexiste, parce que la mayonnaise ne monte pas quand une femme a ses menstruations, et si en plus c’est un vendredi treize… entendu ce matin à la machine à café, et c’était dit sérieusement). Bref journée ordinaire ou la pourriture mentale religieuse vient en prime se marier (devant Dieu, là aussi majuscule parait-il) avec la superstition des brebis perdues (vil-e-s païen-ne-s).
Aussi idiot et futile que de croire en un mec qui s’assoie sur un arbre ou un nuage pour nous regarder vivre et diriger un peu tout cela au nom du destin, mecktoub et autre baliverne, la superstition est là aussi pour bien enfoncer l’humain dans la bêtise au détriment de l’émancipation.
D’ailleurs, ce vendredi treize est une aubaine pour le système capitaliste : entre les jeux d’argent (religion dérivative pour devenir enfin riche, et donc avoir le pouvoir et être … libre … du moins c’est la croyance) qui rapportent un maximum et le nombre de grigris vendus pour « aider la chance » ou « s’éviter la malchance » c’est quand même assez énorme (sans parler de ces pauvres tables maltraitées parce qu’on doit toucher du bois). Chaque année, des milliards d’euros sont dépensés par les français-es dans des jeux d’argent. Ils-elles jouent pour « conjurer le sort » semblent dire les sociologues, en ce qui concerne le vendredi treize. Décidément, de toute religion, de toute superstition, le capitalisme et l’argent ne sont jamais loin.
On ne le dira jamais assez : à bas toutes les religions, à bas toutes les superstitions. Ouvrons les yeux et nos esprits, au lieu de les fermer par un obscurantisme d’un autre âge. La révolution anti-autoritaire et émancipatrice s’accompagne d’une remise en question de l’irrationnel pour le chasser de nos vies.
Aimez la beauté plutôt que les dieux. Croyez en vous plutôt qu’en l’immatériel.