Lundi matin, je veux pas avoir l’air de m’acharner, mais il y en a quand même certains qui méritent qu’on remette un coup de projecteur sur leur médiocrité. Je le sentais bien que cette semaine allait être particulièrement chiante, un petit je ne sais quoi dans l’air qui me donne envie de râler contre tout et surtout n’importe quoi. Alors bien sur, je pourrai m’élever contre la faim dans le monde, l’arrêt brutal du Graoully déchainé sur une radio trop enchainée, la descente du Fc Metz en troisième division, le temps pourri qu’il fait juste pendant ma semaine de vacances ! Mais non, moi, ce qui m’a fichu une irresistible envie de jeter ma bière dans le poste de radio, c’est l’écoute, que dis-je, le calvaire infligé par la reprise de ‘Redemption song’ par Yannick Noah. Que veux tu, on a les colères qu’on mérite !
Alors, il a beau être la personnalité préférée des français, plaire, comme Mimi Mathy, aux ménagères de moins de cinquante ans, qui nourrissent leur cerveau du vide sidéral des programmes de TF1. La même qui cite Noah comme étant son chanteur number 1, cite Pernault comme meilleur journaliste de France et ne raterai pour rien au monde le prime de The Voice, comme Sarko d’ailleurs. Si, je te jures, j’ai lu un article qui demandait aux candidats à la presidentielle, quel programme regardaient ils à la Tv. Et bien, Zebulon 1er, a repondu ‘The Voice’. Bon, il n’a certainement jamais vu cette emission, pas plus que sa bourgeoise n’a regardé ‘Plus belle la vie’.
Ils ont quand même des conseillers assez cons qui parviennent à les convaincre de dire cela à la presse pour paraître sans doute proche du peuple. Sauf que là, la ficelle est, excusez du peu, un peu énorme. A mon avis, il doit y avoir des taupes. Les types qui conseillent les Louis XVI et Marie Antoinette de L’Elysée doivent être envoyés par le PS, c’est pas possible autrement.
D’ailleurs, mon cerveau véloce et encore éveillé, malgré les verres de Bougueil, ce délicieux nectar, qui rend les femmes plus belles ou les hommes moins regardant, au choix. Personnellement, j’arrête de boire lorsque les cuisses de mon chien me donnent envie de les habiller de bas resilles, pour mieux les déshabiller ensuite. Ah, le délice de dévêtir une femme …il n’y a que les bouffeurs de plats surgelés qui ne connaissent pas le bonheur d’éplucher une donzelle, de découvrir peu à peu les trésors cachés de sa féminité. Moi, une femme nue, la première chose que je fais, c’est lui remettre l’emballage.
Bref, mon cerveau volage disais-je, s’éclaire soudainement d’une étincelle d’intelligence; ceux qui conseillent à Hollande de communiquer sur le soutien de Noah, ceux là ne peuvent pas être de gauche, c’est impossible. Le tennisman, capable de massacrer de la sorte Bob Marley ne peut rouler que pour des gens qui n’ont aucune oreille, aucun goût, qui écoute Barbelivien et Faudel.
Non mais, as tu écouter cette reprise ? Je t’invite à faire un petit jeu. Avec ton PC, tu ouvres un onglet sur lequel tu selectionnes Bob, le vrai, et un autre onglet où tu prépares ‘Redemption song’ version Saga Africa … Vas y, fais le test, je t’attends. Le temps que tu écoutes cela, je me sers un nouveau godet de Bougueil, le sang de la France dixit Jean Carmet.
C’est bon ? Mouais, un peu vert, il aurait gagné à être en cave encore un ou deux ans. Mais non pas le vin, je parle de la reprise de Bob Marley par Yannick Noah, c’est bon, t’as entendu ?
T’as vu par toi même. A moins d’avoir un bouquet de persil dans les portugaises … D’un coté tu as la classe des Wailers, ça groove et de l’autre tu as une version que je qualifierai de balocharde, c’est plat, ça sonne creux. Le reggae est une musique que tu dois sentir vivre, c’est chaloupé, ça fait danser les hanches des filles, un peu comme ça, tu vois ? Rien à voir avec cette version mécanique, rigide, digne du plus mauvais orchestre de bal.
A part ça, lundi, j’ai eu la bonne idée de faire l’acquisition du dernier DVD de Joe Bonamassa. Pour ceux qui ne connaissent pas, il est sans doute l’un des meilleurs représentant du blues/rock de ces dernières années. Et ce temoignage live d’un concert capturé à New York en novembre 2011 en est la preuve. Outre des guests tels que Beth Hart, John Hiatt et Paul Rodgers, ce show est la démonstration flagrante de l’ampleur prise par Joe Bonamassa en dix ans. Le jeu s’est durçi, sortant de plus en plus du blues pour flirter avec le rock pur et dur. Ce type est en train de devenir une figure incontournable de la guitare. C’est assez émouvant d’ailleurs d’assister à sa montée en puissance. Et chaque album ou live nous prouve que le bougre n’est pas prêt de s’arrêter.
Ce qui n’est pas le cas de tout le monde … suivez mon regard. Tout le monde ne peut pas évoluer dans le bon sens, n’est-ce pas Yannick ?
Voilà pis c’est tout.