Dans son dernier article, Patrick ARTUS
Directeur de la Recherche économique chez NATIXIS,
se demandent quelles sont
« Les contraintes qui pèsent sur les politiques économiques des pays de la zone euro » et tente d’y apporter quelques réponses !
Toujours aussi clair et pertinent !
A faire lire à tous les candidats à l’élection présidentielle.
Comment peut-on agir en économie ouverte comme si nous étions en économie fermée ?
Comment peut-on être favorable aux échanges internationaux et ne pas,
simultanément, pratiquer la coopération ?
Comment peut-on défendre l’intégration européenne et ne pas défendre
avec autant de vigueur la coopération ?
Il suffit de se référer aux enseignements de base de la science économique
sur les économies ouvertes.
« Dans beaucoup de pays européens, le débat sur les politiques économiques est resté extrêmement « domestique », intégrant très peu les contraintes liées à l’environnement international.
Qu’il s’agisse de politique fiscale, de politique budgétaire, de politique des revenus, nous pensons que deux grands types de contraintes doivent être pris en compte :
- la contrainte de solvabilité externe : même dans une Union Monétaire, les pays ne peuvent pas perpétuellement accumuler de la dette extérieure, et doivent à moyen terme avoir une balance courante équilibrée ;
- les contraintes liées à la mobilité internationale des facteurs de production (capital, travail…).
L’intensité de ces contraintes est difficile à estimer : dans quelle mesure une pression fiscale plus élevée conduit-elle à la délocalisation des facteurs de production et des capacités de production ?
- les contraintes réglementaires : une réglementation (dans tous les domaines : banques, investisseurs, environnement…) très différente de celle des autres pays donne lieu à des arbitrages réglementaires. »
Synthèse
Nous pensons qu’un pays (de la zone euro en particulier) subit des contraintes
fortes sur les politiques économiques qu’il peut mettre en place,
en raison :
- de la nécessité d’assurer la solvabilité extérieure ;
- des risques de délocalisation des facteurs de production ;
- des risques d’arbitrage réglementaire.
Mais il est parfois difficile d’évaluer l’intensité du risque :
- connait-on les véritables effets de la fiscalité sur la localisation du capital et de l’emploi ?
- connait-on l’ampleur des arbitrages réglementaires en réaction à des réglementations spécifiques des banques, de la finance, de l’environnement…
Les évidences sont parfois anecdotiques :
on sait par exemple que la proportion de jeunes diplômés de grandes écoles (d’ingénieurs ou de commerce) françaises ayant leur 1er emploi à l’étranger est passée de 10 % en 2002 à 13-14 % en 2010-2011.
Est-ce une évolution significative ?
Lire la suite ici
http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=63505