L’Union Européenne émet aujourd’hui quelques soupçons quant à la pertinence de l’usage des biocarburants, qu’elle avait pourtant jusqu’ici encouragé, prenant même cette alternative aux carburants traditionnels comme l’un des principes fondateurs de son programme de lutte en faveur du développement durable, « Horizon 2020 ».
C’est du moins ce que révèle l’article Routes to 2050 sur le site d’actualité EurActiv.fr, insistant sur les conséquences de l’usage de biocarburants sur l’environnement, ainsi que sur le manque de rentabilité qu’induirait leur usage. Alors que les auteurs de ce rapport estiment le coût généré par la réduction des émissions de CO2 via l’usage de carburants dits « propres » (entre 100 et 300 euros par tonne), ils rappellent également les conséquences connues de ces derniers en matière de déforestation, alléguant au passage l’effet d’augmentation d’émissions de gaz à effet de serre que provoquent certains de ceux-ci.
C’est pourtant cette même U.E qui a fixé dans son programme « Horizon 2020 » la volonté d’atteindre un taux de 10% de biocarburants utilisés dans les transports, et qui fait aujourd’hui paraître ce rapport, annonçant par la même une éventuelle législation spécifique à l’usage de biocarburants dans les années à venir.
David Laborde, interrogé par le site diffusant ce rapport, a déclaré au sujet de cette ambivalence de l’UE dans le domaine énergétique :
« En réalité, les décideurs politiques au sein et en dehors de l’UE se sont lancés dans les biocarburants pour d’autres raisons. C’est un moyen nouveau et facile d’accorder des subventions aux agriculteurs. Ce développement est également lié aux lobbies du secteur qui produit ces biocarburants et à ce qu’ils appellent la sécurité énergétique ».
Sous-entendant ainsi que la stratégie de l’UE sur le plan énergétique, et plus particulièrement en matière de biocarburants, servirait pour la puissance à servir des intérêts autant politiques et économiques qu’écologiques.