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Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus, d'Eric-Emmanuel Schmitt

Par Aniouchka
Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus, d'Eric-Emmanuel Schmitt
On l'attendait, le voilà : le nouveau récit d'Eric-Emmanuel Schmitt, venant s'ajouter aux 5 récits du Cycle de l'invisible déjà publiés, est paru la semaine dernière ! Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus nous transporte, cette fois, dans une Chine mystérieuse, fascinante, et fait l'éloge de l'imagination.
Quatrième de couverture : Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l'immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l'enfant unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n'était pas imaginaire ?L'incroyable secret de madame Ming rejoint celui de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.
Mon avis :Moi qui suis fascinée par la Chine depuis de longues années, je suis tout de suite rentrée la tête la première dans ce court récit, pour ne le reposer qu'une fois terminé. L'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt, très délicate et si agréable, nous emporte dans le récit que cette madame Ming fait de ses dix enfants. 
Madame Ming est dame pipi dans un grand hôtel du sud de la Chine. Le narrateur, un occidental venu en Chine pour conclure de juteux contrats, aime prendre congé de la table des négociations pour discuter avec cette dame sans âge, fasciné par les histoires qu'elle raconte sur chacun de ses dix enfants. Imaginaires ou non, ces histoires sont empruntes d'une sagesse digne de Confucius. Parce qu'au fond, ce n'est pas la véracité du récit qui compte, mais bien le pouvoir de l'imagination :
C'est l'imagination qui singularise, l'imagination qui arrache à la banalité, à la répétition, à l'uniformité.
(p.43)
Madame Ming est un personnage très attachant, dont les histoires représentent de véritables conseils, à la manière des Entretiens de Confucius. Le narrateur est d'ailleurs absolument fasciné par ses récits, qui vont profondément bouleverser le choix de vie qu'il a fait.
Comme tous les récits du Cycle de l'invisible, Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus propose au lecteur (et au narrateur) de s'interroger sur un thème universel, ici l'importance de la famille et le pouvoir de l'imagination. Le récit est profondément humain, très beau, comme bien souvent chez Eric-Emmanuel Schmitt. Il s'agit là d'un écrit que je ne peux que conseiller à tout le monde, tant il vous remplit de sagesse et d'humanité.
Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus, Eric-Emmanuel Schmitt, Albin Michel, 2012, 115 pages

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