James Bond sort de sa retraite pour reprendre le statut d'M, mort en faisant exploser la maison de l'agent 007! Pour combattre le SMERSH, Bond engage un maximum d'agents et les nomme tous 007...
La critique royale de Borat
Sorti la même année qu'On ne vit que deux fois, Casino Royale est la seconde adaptation du roman éponyme de Ian Fleming, ayant déjà été adapté à la télévision. Les droits n'attériront chez les Broccoli que durant les années 2000 pour l'adaptation que l'on connaît. Le producteur Charles Feldman a donc pour but de parodier les James Bond, au nombre de quatre lors du tournage.
Sean Connery fut envisagé pour reprendre son rôle, mais ne pouvait le faire à cause de son contrat. Ce fut finalement David Niven (le mythique Fantôme de La Panthère Rose), l'acteur que voulait initialement l'auteur, qui sera choisi pour l'incarner. Le casting qui suit est absolument énorme: Ursula Andress (la première James Bond girl au cinéma et qui incarne ironiquement la première des romans !), Peter Sellers (que je ne présente plus), Orson Welles, Woody Allen (quand il était encore inspiré et ne tournait pas en rond), Joanna Pettet, Deborah Kerr, Terence Cooper et même Jean-Paul Belmondo en légionnaire.
Ce qu'il y a d'incroyable c'est que le film a beau être signé par cinq réalisateurs, il est tout simplement énorme. On retrouve Val Guest (réalisateur de Quand les dinosaures dominaient le monde, abordé ici par Olivier), John Huston (certainement le plus prestigieux de tous, avec à son actif L'homme qui voulut être roi avec Connery justement, Moby Dick ou Le faucon maltais), Kenneth Hugues (qui réalisera un an après Chitty Chitty Bang Bang, produit par Broccoli et d'après Fleming!), Joseph McGrath et Robert Parrish. Pendant des années, le film fut très peu visible des ventes en dehors d'internet, mais le récent Blu Ray, qui plus est complet (un film de cet âge avec un making of de quarante minutes, c'est assez rare), est facilement trouvable.
Le film avait déjà éveillé ma curiosité un soir de NoËl dans les 1h du matin (et oui, NoËl c'est aussi ça: se coucher très tard et se lever dans les deux heures de l'après midi ^^) sur TF1 (souvenir précis quand même), mais jusqu'au BR, je ne l'avais jamais vu en entier.
Inutile de trouver une quelconque ressemblance avec le récent film de Martin Campbell, en dehors de la partie de poker entre Bond alors incarné par Sellers et le Chiffre joué par Welles, ce Casino Royale est un véritable bordel en puissance.
Mais c'est indéniablement ce côté bordélique qui rend l'oeuvre encore plus incontournable. D'ailleurs, Austin Powers lui doit beaucoup notamment au niveau de la musique (un grand nombre de chansons sont dans les deux films).
Bond est un retraité dans toute sa splendeur, vivant dans un château en Ecosse (suite à sa satisfaction au vue de James Bond contre Dr No, Fleming a crée un héritage écossais en hommage à Connery).
Malheureusement, M (incarné par Huston lui même) veut à tout prix l'en enlever pour combattre le SMERSH, ce qu'il ne veut évidement pas.
Et là, toute la loufoquerie du film intervient. M veut faire alors sauter la barraque mais se trouve dedans! Bond doit donc reprendre le flambeau et fait en sorte que tous les agents de sa Majesté se nomment James Bond 007.
Un scénario totalement improbable mais jouissif comme pas possible! Surtout que les réalisateurs et scénaristes n'oublient aucune excentricité, le but étant de faire rire aux éclats (ce qui est franchement le cas malgré les années) en égratignant la saga James Bond de la manière la plus excessive.
Ainsi, les Bond doivent passer le test de la femme (ne surtout pas être charmer, n'est ce pas Sellers?!) par exemple. Ce qui est en total désaccord avec le dragueur fou que l'on connaît. Mais les hormones finiront par revenir.
Parmi les grands moments, on retrouvera la virée chez la veuve de M dont la batisse est envahie par le SMERSH (séquence hilarante où Bond et des femmes terroristes se lancent des missiles! ou encore la séquence de la douche); la partie de poker où Welles excelle en tricheur; ou ce dernier quart d'heure atteignant le sommet de la connerie pure et dure et avec un dénouement ahurissant.
Les acteurs sont tous irrésistibles, bien que Sellers n'est pas totalement impliqué, certains de ses passages étant non-tournés, l'acteur faisant un peu ce qu'il voulait.
Une parodie hilarante et juste des James Bond, avec un casting d'enfer.
Note: 18/20