la dette ou le mythe de Sysiphe...

Publié le 13 avril 2012 par Despasperdus

« C'est une chance que les gens ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire, parce que si tel était le cas, je crois qu'il y aurait une révolution avant demain matin. »

Cette citation de Henri Ford, lue dans le passionnant Politicus Circus, bientôt chroniqué ici, est d'un cynisme saisissant à l'heure où les classes dominantes inventent des produits spéculatifs sur les dettes souveraines des États qu'elles ont sciemment créées !

En France, la funeste loi n° 73-7 du 3 janvier 1973 qui oblige l’État à ne plus emprunter auprès de la Banque centrale a condamné le peuple au remboursement ad vitam æternam de la dette publique qui croît inexorablement !

« Depuis les années 70, nous n'avons cessé de rembourser, non seulement la dette elle-même bien entendu, mais aussi (et surtout) les intérêts. Si nous avions pu éviter d'acquitter tous ces intérêts, si nous étions contentés de rembourser un emprunt à taux zéro, la dette de la France serait très inférieure. Selon le calcul d'André-Jacques Holbecq et Philippe Derudder, elle aurait été réduite à zéro ou presque en 2007. »[1]

Vous avez bien lu ? La dette aurait été réduite à zéro ou presque en 2007 !

En définitive, le peuple est victime d'une sorte de mythe de Sysiphe (spéciale dédicace à Jean Daniel), revu et corrigé par un trader de la City :

«Et je vis le peuple français qui souffrait de grandes douleurs sous le joug de la spéculation et tentait de rembourser une énorme dette en sacrifiant ses droits fondamentaux. Et il s’efforçait, dépouillé de sa retraite à 60 ans, expulsé de son logement, délocalisé de son emploi, malade de ne plus pouvoir se soigner de rembourser une énorme dette . Et quand il était près de l'effacer, alors la masse des intérêts usuriers et de la spéculation regonflait la dette, et les comptes publics roulaient dans le gouffre . Et il recommençait de nouveau, et la sueur coulait de ses membres, et la misère s’élevait. »

Comme en Grèce, ce mythe néolibéral du remboursement de la dette publique qui impose l'austérité et la régression sociale, risque d'enfoncer dans la misère et la désespérance l'ensemble des classes populaires et moyennes.

Aussi, profitons des élections présidentielle et législatives pour dégager Sarkozy et les forces politiques qui s'inscrivent dans ce mythe néolibéral :

Notes

[1] Politicus Circus de Christophe Deloire et Dubois