"Il s’appelait Ahmed Ben Bella. Musulman, résistant face au colonialisme c’est-à-dire la domination de l’homme par l’homme. Il avait 95 ans. Il est Algérien. Il est né Français. Il meurt chez lui en Algérie algérienne auprès de sa famille." El Hadji Gorgui Wade Ndoye
El Hadji Gorgui Wade Ndoye, journaliste sénégalais accrédité aux Nations-Unies, directeur du magazine panafricain en ligne www.ContinentPremier.com dans un article titré "Ahmed Ben Bella : Un homme qui refusa toute sa vie d’être raciste envers ses oppresseurs français !", rend hommage au premier président algérien et rappelle que "des Sénégalais ont été envoyés pour casser de l'Algérien, ils étaient Musulmans pour certains mais ils luttaient pour l'intégrité territoriale de leur patrie: la France qui allait de Dunkerque à Mostaganem!"
Bien évidemment c'est dans le quotidien algérien El-Watan que le portrait du premier président de l'Algérie indépendante est le plus nuancé, le rappel de son parcours le plus complet et les réactions les plus contrastées qui vont de la détestation à la fascination. "Certains, passés maîtres dans l’art de l’ikebana, composent déjà les gerbes florales pour célébrer le grand disparu. D’autres, en revanche, affûtent leur kalam pour rappeler les grands écarts de ce protée politique à nul autre semblable. Ben Bella, enfant terrible au destin non moins terrible, est sans aucun doute l’homme politique algérien le plus controversé et le plus complexe qui ait traversé l’histoire de notre pays," écrit Boukhalfa Amazi, journaliste d'El-Watan. Jean Daniel dans le Nouvel Observateur le compare à un mythe aussi imposant qu'un Che Guevara ou un Nasser. Ahmed Ben Bella est mort quelques jours avant les célébrations du 50e anniversaire de l'indépendance. Ses funérailles ont lieu aujourd'hui à Alger. Le président Abdelaziz Bouteflika a décrété un deuil national de huit jours. Il est indissociable de l'histoire de France pour une période qui reste encore à solder.