Comment comprendre ces deux mondes? « Faut savoir ce qu’on veut dans la vie et surtout où on le veut ».

Publié le 13 avril 2012 par Donquichotte

Dans Libé paraissait un article sur les "babas cool"

Puis j’ai répondu,  (je me suis enregistré à Libé en "DonKichotte") à un commentaire de "Hauteur de vue".

S’en est suivi un « chat » avec cette personne. Puis "Mec de base" s'en est mêlé.

C’est un peu long ; mais je crois qu’il faut lire l’article, (j’ai réduit un peu l’article de Charlotte Rotman) et les commentaires qui ont suivi : deux mondes qui ne peuvent se rejoindre ; et pourtant, ils coexistent dans la France d’aujourd’hui. Rarement vu un tel contraste.

1/ Voici l’article:

Installés en Ardèche dans le sillage des babas cool des années 70, ils se disent néoruraux ou décroissants. Ils ont le rêve modeste : vivre autrement, loin du brouhaha politique.

Par CHARLOTTE ROTMAN envoyée spéciale en Ardèche

Ils ont la trentaine, des enfants en bas âge, cherchaient «la ruralité». Ils se sont installés en Ardèche, sur des terres rugueuses et sauvages. Ils vivent de peu. Ne possèdent pas de télé, et rarement des téléphones portables. Ils ont la sérénité de ceux qui sont sûrs de leurs convictions. Julien, Alcine, Tomas, Maïa, Olivier, Ameline, Nicolas sont les héritiers des babas cool venus ici dans les années 70 faire «un retour à la terre». En pull de laine et barbe de plusieurs jours, ils incarnent une critique radicale de la société de consommation. Sans slogan ni banderole : à la différence de leurs aînés, ils ne prônent pas le communautarisme et n’essayent pas de convaincre la Terre entière qu’ils ont fait le bon choix.

Les Ollières-sur-Eyrieux: «Faire émerger des alternatives»

«Les hippies ont montré qu’on pouvait faire une petite agriculture paysanne. Et que c’était possible de s’installer et d’en vivre. Nous, la génération d’après, on hésite moins à le faire», explique Julien Picard, un apiculteur de 36 ans installé en 2005.

Avec un ami, ils font partie d’un petit réseau qui alimente un magasin collectif de vente directe, aux Ollières-sur-Eyrieux, «dans la Grande-Rue, entre le bureau de tabac et la boulangerie». On y trouve du miel, des fromages, des saucissons, des œufs, de la crème de châtaigne, des tisanes, des pommes de terre, des poteries… Chacun y tient une permanence, à tour de rôle.

Saint-Vincent-de-Durfort: «On n’a pas envie d’avoir de dépenses»

Ce jour-là, Julien Picard ia eu besoin de «retrouver un côté terrien». En plus du miel qu’il fabrique et qu’il vend (5 tonnes par an), il essaye d’être «au maximum en autoproduction pour l’alimentation». Il a un potager, fait des conserves de tomates, élève poules, oies, canards, cochons. «On se contente de ce qu’on a, on a peu de dépenses, et pas envie d’en avoir. Ici, on n’a pas de soucis de publicité. Je plains ceux qui se sentent obligés d’acheter un iPod.» Ce mode de vie relève «du choix militant».

La mondialisation est un système qui nous dépasse. C’est l’argent qui dirige le monde

Dunière-sur-Eyrieux: «Les changements viendront des gens»

Olivier Dujardin, lui, habite dans une maison isolée, de l’autre côté de la montagne, sur la commune de Dunière-sur-Eyrieux, avec sa compagne, Ameline, et leurs trois enfants. Une adolescente grimpe dans un arbre. Sa sœur se balance sur un pneu suspendu. On est en milieu de semaine, mais elles ne sont pas en classe. Ameline leur fait l’école à la maison. A l’Apiferme, Olivier fait lui aussi du miel, mais aussi du nougat, du pain d’épices.

Olivier privilégie le troc avec les autres producteurs, le groupement d’achats, les commandes en commun d’agrumes ou de matières premières, les échanges de coups de main. Il ne formule aucun mot d’ordre. Il parle de «choix personnel» : «Militant est un mot trop fort. Je ne revendique rien. Je ne vais pas prétendre défendre des grandes idées.» Est-il «décroissant» ? «Oui, si cela veut dire de ne pas aller dans le sens de la consommation à outrance. De vivre simplement. Ne pas trop s’attacher à ce qui est matériel.»

Mais cette année, il ne se rendra pas aux urnes. «C’est de plus en plus une mascarade. Je préfère être cohérent dans mes choix plutôt que de donner à d’autres cette responsabilité. En 2007, j’ai fait mon devoir de citoyen, maintenant je me dis qu’il est ailleurs.» Ameline, sa compagne, 36 ans, «boycotte» les élections. «J’ai l’impression qu’on nous mène en bateau. C’est peut-être utopique, mais je voudrais que ce soit davantage la population qui décide.

Saint-Sauveur-de-Montagut: «Nos gamines savent ce qu’est un McDo»

Lui a grandi «dans le béton», à Orléans. Tomas Deluzet, 31 ans, navigue aujourd’hui sur des bouts de terre en pente.

Tomas se sent le moins «militant» du groupe, et assume un sens «commercial». Il plaide : «On n’est pas des illuminés. On bouffe bio, mais nos gamines savent ce que c’est qu’un McDo, on vaccine nos filles…»

Le Chier: «On gagne peu, mais on est heureux»

Alcine Voron, 31 ans, habite Le Chier, un hameau perché sur les hauteurs, à une dizaine de kilomètres de là. La route est sinueuse. Devant chez elle, face à la vallée, du linge d’enfant sèche au vent. Elle a repris une vieille ferme en 2010. Avec son compagnon, Lou, elle fait du fromage de brebis. Elle montre les installations, va caresser les bêtes en plein air, s’attarde dans le crépuscule.

«Ici, on est loin de tout, on a besoin du collectif. La vague des néoruraux dynamise les villages. On est fier d’entretenir ces paysages», sourit Alcine, blonde aux yeux bleu clair. Elle invoque le bébé à venir pour expliquer qu’elle a «l’impression d’être larguée dans cette campagne présidentielle». Vu du hameau, elles sont loin, les polémiques et les petites phrases des candidats. Tout comme leurs propositions. Elle ira voter, ne sait pas pour qui. Lou, lui, ne se déplacera pas.

2/ Le Chat

9 avril 2012 à 19:10

HAUTEUR DE VUE a écrit ce commentaire :

et les autres.........

Ainsi donc c'est ça. En France il y a deux sorte de types.Les mecs des villes entre beton et bithume metro,boulot,dodo,pressés ,pollués,et avides de consommations en tout genre.De l'autre coté, les babas cool hyppies,entre deux chevres et trois moutons une année bonne et l'autre non ,pourtant que la montagne est belle ext......Ils existe une autre catégorie de mecs.Des mecs qui habitent dans des petits villages jouxtant des villes de 3500 h à 20 km d'une agglomération de 200000h.Et dans ce village il y a des maisons avec 2000 à 3000 m² de terrains ou on trouve de tout .Des piscines,des potagers ,des vergers ,des poullaillers,des arbres arbustes et fleurs de toutes sortes de toute especes avec un silence étonnant .On sort et pour faire le fouting le lac est là tout proche avec ses cannards,ses aigrettes,sa foret,sa luxuriance vegetale.L'arret de cars est à 100 m pour amener les gosses dans la ville de 3500 habitants chef lieu de canton ou on trouve de presque tout à 3 km de chez moi;Son école primaire son college son lycée,ses magasins, ses halles ou deux fois par semaines il y a marché avec les producteurs locaux sans rien manquer,et les grandes surfaces allentours qui nous proposent tout .Le boulot a 10mn avec une circulation tres fluide .Les montagnes blanches à 50 km,la mer à 1 h avec l'autoroute à 7 km.Et puis si on veut plus, la grande agglomération ou on trouve de tout à 30 mn.Le pied le paradis dans la nature avec le gazouilli chiant des oiseaux chez moi 2 couples de merles deux tourterelles des mésanges et des rouges gorges ext.....potager ,verger avec tous les fruits à profusion ext.........mais tout ça avec deux télés et deux pc des telephonnes mobiles et portables ipad et compagnie ,la clim l'été rien ne manque et tout ceci sans etre fortuné loin de là.Il y a en France des millions de gens qui vivent comme ça et qui ne rentrent pas dans les catégories de rats des villes et rats des champs et qui n'ont pas a faire un choix puisqu'ils ont tout les avantages de la ville et ceux de la campagne réunis en meme temps!Si vous vous interressez un peu à la géographie de votre pays des endroits comme ça il y en a des centaines en France.Le prix du m² à Paris est de 8500 € en moyenne donc un appart vaut 850000€ au bas mot .Là ou je vis avec ça vous avez une sublime villa ,un appart à la montagne un à la mer et il vous en reste pour changer les 2 bagnoles et autres choses.Faut savoir ce qu'on veut dans la vie et surtout ou on le veut.On s'emmerde pas et on peut pousser la chaine hi-fi sans emmerder les voisons .Les maisons sont grandes avec de grandes pieces pour amenager dans l'une d'entre elles un homme cinéma avec écran de 1.5 sur 2 alors que les cinés de la ville sont à moins d'une demi-heure. Alors toujours attiré par l'aventure campagnarde ?

donkichotte répond au commentaire de hauteurdevue

 Mais c'est pas ça du tout...

Vous, vous avez pas bien compris le message de ces gens...

hauteurdevue répond au commentaire de donkichotte

Vous pouvez me l'expliquer svp ?

mec_de_base répond au commentaire de hauteurdevue

Re: Mais c'est pas ça du tout...

je vais le tenter, en version très brève: y a bcp de gens qui se contrefoutent d´avoir des ecrans de 2m sur 1,5, des ipad, la clim´, qui préfèrent avoir et etre de bons voisins plutot que des unités économiques qui ne se définissent que par leur consommation.

hauteurdevue répond au commentaire de mec_de_base

Re: Mais c'est pas ça du tout...

La ou tu te trompes c'est qu'on est tout ensemble !C'est comme ceux qui critique le consumerisme et mettent en avant la spiritualité !On peut se vautrer dans le consumérisme le plus excessif ,et pousser la porte d'une église, d'un temple, ouvrir une bible ou un coran adorer les arts et les pratiquer et en jouir sans retenu!Ou est la contradiction ,ou est le probleme!Quand aux relations de voisinages qu'es ce qui te fait croire que dans les lotissements residentiels elles serraient exécrables!C'est du parti pris ça ,dans la vie c'est pas du tout comme ça que cela se passe.C'est la qualité des hommes qui définit la qualité des relations humaine et rien ne permet de présager que celle des campagnards au mode de vie associatif soit meilleure que ceux qui vivent ailleurs

hauteurdevue répond au commentaire de donkichotte

Developpez mon vieux ,faut pas rester sur vos frustrations,purgez-vous ......

donkichotte répond au commentaire de hauteurdevue

le frustré...

...n'est pas celui que vous croyez. 
Le plus incroyable dans votre histoire, c'est que vous y croyez, à ce que vous dites. 
Ou encore, cela parait tellement invraisemblable, que je commence à croire, c'est tout simple, que vous inventez tout cela pour faire parler. Et je suis tombé dans le panneau. 
Ou... pauvre vous!

hauteurdevue répond au commentaire de donkichotte

Re: le frustré

Pourquoi employez vous le mot croire !Moi je crois en rien mais je jouis a fond de chaque seconde qui passe.Ce que je decris est ma vie et je suis stupefais que vous puissez penser que c'est une vie incroyable alors qu'elle est partagée par des millions de français.Si vous etes à la retraite,faites un tour de France en voiture dans tous les sens vous y verrez que ce que je decris existe à foison!Comment la banalité d'une vie comme la mienne puisse vous surprendre à ce point !Je vous rappelle que le bilan d'une vie on le fait en deux secondes sur son lit de mort juste avant de mourir.

donkichotte

intéressant...

...oui, intéressant, parce que vous prenez le temps d'expliquer un peu ce que vous vivez. Votre vie n'est pas incroyable, puisque, comme vous le dites, elle est partagée par nombre de Français. Mais j'ai fait le tour de la France plusieurs fois, j'ai connu des centaines de Français depuis ma première venue ici en 1973; et je puis vous assurer que ce n'est pas votre type de vie qui me semble le plus réjouissant. Vous parliez de "frustré"; je crois qu'il vous a manqué un petit quelque chose plus jeune (je ne fais pas de psychologie de bas étage) et je crois bien que vous allez chercher à compenser cela toute votre vie; jusqu'à ces deux dernières secondes avant de partir, mais vous n'y parviendrez pas; à moins que... Au fond je suis un éternel optimiste; vous croirez un jour en quelque chose... en l'homme par exemple, en vous-même surtout; pour que cette vie vous apparaisse moins banale (je ne pense à ces crétineries de dieu et diable, bien évidemment). La vie n'est pas banale si on ne la passe pas devant un écran de tv d'un home cinéma, ou dans les grands magasins et surfaces (à consommer; mais pour quoi? pour paraître?), ou à l'écoute de son portable, ou devant son ordinateur, ou dans les marchés tout près pour se faire accroire qu'on est à la campagne, surtout si le seul critère est celui de l'argent au mètre carré. C'est drôle, vous ne parlez jamais des livres que vous lisez (lesquels), des voyages que vous faites (où), des loisirs tranquilles que vous avez (lesquels), des projets que vous avez ou pourriez avoir (évidemment, si c'est trop banal de penser ainsi! Avez-vous déjà pensé à créer quelque chose, à bâtir quelque chose, qui n'ait pas un rapport à l'argent, quelque chose qui valorise celui qui l'a fait?) Vous décrivez le monde de la consommation et de l'argent, le plus banal des mondes qui ait jamais existé sur terre; tel celui voulu et imaginé par Sarkozy; une chance qu'il a des amis et sa femme surtout pour lui offrir un peu de luxe qu'il ne saurait pouvoir se payer.

Mais voyez-vous, je crois, je me trompe peut-être, que je pourrais parler de tout cela avec vous. Pourquoi? À cause de votre dernière réponse.

Voilà, le chat s'est arrêté là. En le relisant, je demeure songeur. Pourquoi lui ai-je dit que l'on pouvait discuter? En fait, je n'y crois pas.