Magazine
Un article du journal Le Monde m'incite à pousser la porte de la galerie Laurent Godin pour découvrir l'exposition de Scoli Acosta, dangereusement intitulée "Carbon Footprint", en français "empreinte écologique". Pour les nouveaux venus au pays de l'écologie, ce terme désigne l'impact de l'activité humaine sur la planète. On le mesure en quantité de CO2 émis. La première oeuvre présentée par l'artiste de 35 ans, qui a vécu 4 ans à Paris, n'est pas sans rappeler l'humour des collages de la créatrice argentine Liza (voir post précédent). Son vieux bidon rouillé, baptisé "Trompe l'oeil Oil Can", est recouvert d'un collage de bagues en or...jaune. Le ton est donné: détournement, dénonciation et "esthétique de la débrouillardise" écrit-il. Sur les plages de sa Californie natale, Scoli a ramassé un fragment de mur en briques. On le retrouve dans une vidéo, progressivement submergé par les flots, puis sous forme de pigment pour recouvrir un moulage. Les carreaux rouges deviennent bleus et ce sont des panneaux solaires qu'il peint ou qu'il moule en forme de nuage (Solar Panel Floral Relief, photo 1). Cette bouffée d'air est pourtant de courte durée : une série dessins, parodie de publicités pour des voitures (Price Explosion, photo 2), nous ramène à Los Angeles et à sa "car culture". Allez-y jusqu'au 5 avril!