La voici, la fameuse Bessie Smith.
Chantant Saint-Louis Blues, dans une mise en scène apparemment peu éloignée de sa propre vie, loin d’être celle d’une sainte.
Orpheline, pauvre, elle chantait avec son frère dans les rues de Chattanooga, ville du Mississipi. Elle connut pourtant le succès, grâce à sa voix exceptionnelle et enregistra des disques, dès 1923, chez Columbia Records. Elle gagna alors des fortunes qu’elle dépensa avec un sens de l’excès très conforme à l’idée que l’on peut se faire d’une telle destinée, qui joue les grands huit. Elle connut alors une vie agitée : ivresse, nuits blanches, bagarres… À l’époque de la Prohibition, elle chantait ses addictions avec une bonne dose d’ironie. Elle eut un succès immense, puis la ringardise. Elle mourut brutalement, prématurément, dans un accident de voiture, au moment où elle recommençait à avoir de l’audience, et où elle se construisait une vie plus sereine.
Elle est reconnue pour avoir influencé les grandes chanteuses de jazz, telle Billie Holiday.