155 pages nouvelles. Pas sur le Japon (vite soldé), ni sur New York (méprisé), ni sur l'Amazonie (en lecture depuis des mois), ni sur Bob Dylan (incompris). Cette fois-ci l'idée a consisté à déployer mes écritures sur le plus difficile à saisir : l'actualité de nos propres vies. Confrontées à la dette, à la crise, à la finance, au mépris olympien des édiles, au sarkozisme sans sarkozy... Comment parler, mais sans renoncer à la poésie, de cet insaisissable présent, avec ses SDF, son chômage, ses délocalisations, ses prévarications, ses immigrants rejetés à la mer, ou embastillés dans les camps de rétention de notre cynique république. Un face à face à la régulière avec ma propre conscience de tout ça. Après le "travel-writing" un peu de "rebel writing" ne peut pas faire de mal. La géo sans l'histoire demeure une science de niais. Peut-être faut-il voir là le produit de mon rapprochement avec la Ligue des Droits de l'Homme au cours de ces derniers mois. La géopoétique oui, mais pas sans géopolitique : sinon c'est du tourisme. Tordre le bras à l'actualité clairchazalisée pour l'emmener prendre un peu d'altitude, pour voir comme elle résiste. Sept ou huit textes, engagés/dégagés, emmenés par le récit morcelé d'un homme qui rentre au bercail et retrouve celle qu'il aime, lui fait l'amour près de la mangrove et lui parle de Glissant. Encore quelques pages jetées sur le chemin. Advienne que pourra. Dimanche je suis à La Havane. Viva la revolucion !