Que leur a t-il promis ?
Il s'est engagé : « (...) à organiser une réunion tripartite entre la direction de PSA, les syndicats et le ministre de l'Industrie Eric Besson (...) » Ajoutant : « Je me suis engagé à voir le président de PSA et à tout faire pour qu’on puisse sauver le site d’Aulnay »
Au delà de la réaction que certains classeront dans la catégorie ... opportuniste, il est utile de rappeler que ce volontarisme aurait pu faire son effet depuis un certain temps. En effet, le gouvernement est en contact avec la direction de l'entreprise depuis juin 2011, suite à la présentation par la CGT du groupe PSA d'un document indiquant une fermeture envisagée du site en 2014 !
A cette époque, Eric Besson n'hésitait pas, après avoir rencontré le patron de PSA, à déclarer : « Je suis rassuré (...) Philippe Varin m’a indiqué l’inverse de ce qu’a dit la CGT hier et m’a montré le document de travail sur lequel le syndicat a fondé son intervention. Le président du groupe m’a expliqué que c’était là un document de travail qui n’avait pas eu d’application opérationnelle et qui n’avait donc pas été suivi d’effet (...) » Néanmoins, le patron de PSA ne cachait pas à la presse que des études sur le devenir du site étaient en cours.
Le 26 octobre 2011, nous apprenait Le Point : « Le ministre de l'Industrie, Éric Besson, va s'entretenir avec le président du directoire de PSA Peugeot Citroën, Philippe Varin, alors que le constructeur automobile pourrait supprimer 5 000 emplois en Europe »
Le 18 novembre 2011, Philippe Varin était reçu par Nicolas Sarkozy à l'Elysée ... pendant 1/2 heure. Selon un communiqué de la présidence : « le patron de Peugeot-Citroën avait affirmé au chef de l'Etat, que son plan ne comporterait aucune mesure de licenciements, ni mesure d'âge et ne remettra pas en cause l'empreinte industrielle du groupe en France (...) »
Pour en arriver aujourd'hui à la réception des représentants des salariés de l'usine PSA au QG de campagne du Président devenu candidat. Ceux-ci étant venu selon leurs propres mots de : « mettre le président-candidat devant ses promesses», rappelant que Sarkozy s'était engagé en octobre « à prendre le dossier de l'emploi d'Aulnay en main »
Et cette fois-ci plus question de gagner du temps, comme l'a expliqué le délégué CGT : « (...) Des paroles, on en entend beaucoup, mais les paroles s'envolent, nous on veut des garanties écrites. On joue notre peau »
Mais il ne fait nul doute que le Président candidat, qui aura déclaré pendant cinq ans « aimer les usines », va leur prouver son attachement en téléphonant au patron du groupe PSA puis, s'engager par écrit sur l'avenir de l'usine d'Aulnay S/Bois ...
Crédit et copyright photo
Libération