Par Fabienne
Le Grand Palais interroge art, science et époques sur la question de la beauté animale… Un questionnement étalé sur une large période mais qui amène finalement à des problématiques, elles, bien contemporaines.
À seulement quelques semaines de la fin de l’exposition Bêtes Off à la conciergerie, l’animal -en tant que sujet à part entière- revient à nouveau animer les actualités culturelles parisiennes ! Cette thématique pourrait être réservée aux musées d’histoire naturelle mais il ne s’agit en aucun cas ici de la traiter de façon exhaustive ou objective.
Le Grand Palais, bien au contraire, s’essaye à un regard nouveau sur l’Animal. En ne l’abordant que depuis l’angle du « beau », cette exposition prend le parti très affirmé de traiter la perception que peu avoir l’homme du monde animal. L’intervention de la notion de Beauté permet une lecture plus subjective, donc plus ouverte à quelques écarts : préjugés, sensibilités, appréciations et hiérarchisations -totalement empreintes d’une influence culturelle-, sont des filtres nouveaux dans cette relation à l’image animale et à la relativité universelle de la beauté.
L’homme n’est pas présent dans les œuvres présentées, l’animal unique sujet est représenté d’après la perception qu’en a l’artiste, le scientifique : un regard forcément singulier et subjectif ancré clairement ans un contexte géographique et temporel.
Art, science et époque pour une représentation animale
Les oeuvres présentées s’étalent sur une période allant de 1515 à 2011 et sont exclusivement issues de l’art occidental, empruntées pour certaines au Musée d’Orsay, du Louvre ou enfin au musée d’histoire naturelle. L’animal tel qu’il est aujourd’hui abordé dans l’art contemporain est donné ici à voir en regard d’une perception plus chronologique. Avec Beauté Animale, cet « autre » vivant est regardé depuis le filtre scientifique et artistique, de la renaissance à nos jours.
Au total plus d’une centaine d’œuvres pour décrypter notre perception et notre relation à l’animal au cours des siècles et au gré des modes. Découvert, admiré, Observé avec appréhension ou plaisir, étudié , disséqué, détruit l’animal s’offre ici seul. L’ensemble fortement didactique et moraliste, soutenu par cartels et explications particulièrement clairs amène rapidement à s’interroger quant à l’influence humaine sur ce « règne » animal.
Beauté Animale en quelques images
Mais évidemment du point de vue « Art’iltien » cette sélection en images se voudra plutôt orientée vers les oeuvres les plus récentes… (Pas d’inquiétude, je vous prépare un album photo sur facebook plus complet et moins orienté « contemporain »)
Jeff Koons • Caniche, 1991, Bois polychrome, Museu Colecçao Berardo Lisbonne
Gloria Friedmann • Les Représentants, 1992, Cerf naturalisé, mousse collée sur contreplaqué et lit de feuilles mortes, Frac Lorraine
César • Chauve-souris, 1954, Fer soudé, Centre Pompidou.
Johan Creten • Octo, 2011, Bronze à la cire perdue, partiellement patiné et poli, Galerie Almine Rech Bruxelles
Katharina Fritsch • Le Roi des rats, 1998, Résine polyester et peinture, Collection particulière.
Louise Bourgeois • Spider (La femme araignée), 1994, Encre de chine, aquarelle et gouache sur papier, Galerie Karsten Greve AG.
Avec tout de même un petit écart pour le magnifique rhinocéros de Durer :
Albrecht Durer • Rhinocéros, 1515 Gravure sur bois, BNF Paris
Et enfin, la « star » de l’exposition, l’ours blanc…
François Pompon • Ours blanc, 1928-29, Plâtre original, Muséum d’Histoire Naturelle Paris
Biodiversité et préservation des espèces sont des notions très présentes dans les discours aujourd’hui mais qui ne permettent pas d’exclure cette dramatique issue pour certaines, l’exposition au Grand Palais « enfonce le clou » en pointant fort justement les disparitions notoires -le dodo- et à venir -l’ours blanc-. L’ensemble ne provoquera pas sans doute chez vous l’effet d’une vidéo de lolcat, mais vous assurera une sympathique visite familiale !
N’hésitez pas à nous faire profiter de vos impressions dans les commentaires.
Beauté Animale au Grand Palais
Du mercredi 21 mars au lundi 16 juillet 2012
3, Avenue du Général Eisenhower 75008
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