... Venise est un miroir. Nous pouvons toujours prétendre que les reflets des canaux parlent, qu'ils s'affirment en renvoyant le feu du soleil naissant, culminant ou mourant. La vraie question est bien la suivante : avec qui confèrent les reflets qui crénellent les façades des palais ?
Qui s'exprime dans le rendu de leurs couleurs ? Qui trouve que le même arceau de pont se lit différemment dans la brume diaphane d'un matin de novembre et dans la lumière de juillet ? Qui veut que le rio délivre un message et lequel ?
©Venise de Hugo Pratt, Joël Gregogna - chapitre 8 - rêver, vivre, oublier...page 319