La crise « économique » semble terminée, après la récession commencée en 2006/2007. Les résultats des entreprises industrielles US et internationales montrent que leurs comptes sont redressés, leurs bilans très sains, et leurs perspectives bonnes en général. Alcoa et les marchés de matières premières le confirment. L’ Asie ralentit un peu, mais on aimerait avoir leurs taux de croissance, dignes de ceux de nos 30 glorieuses…. . La zone Pacifique, déjà identifiée ici comme celle de la prochaine génération, est donc en forme et les USA sont dedans.
Reste la crise financière. Le taux de croissance US demeure trop faible pour réduire le poids de leur dette publique. Ce problème devra être adressé tôt ou tard. Car les BRICS et la Chine ont fait savoir bruyamment qu’ils ne toléreront pas une fuite en avant par de nouvelles actions « non conventionnelles » de la Fed. Pour l’ Etat US, protéger le $ est une question de suprématie politique et de souveraineté. Ailleurs, les banques US ont reconstitué leurs fonds propres mais leurs bilans contiennent encore une masse de crédits hypo qu’il leur faudrait passer en valeur 0 ce qu’elles feront plus tard. Enfin l’ Europe demeure empêtrée dans les effets de son laxisme financier des 10 dernières années avec des endettements insupportables en période de croissance faible. Sauf en Allemagne qui avait pris les mesures fortes appropriées dès 1999 et qui en touche les dividendes. L’Italie est déjà passée sous la tutelle de la BCE et du FMI, l’ Espagne aussi puisque la BCE se dit satisfaite de ses efforts de bonne gestion. Reste la France, 2nde économie de la zone Euro, où la campagne électorale s’envole dans le surnaturel. Il faudra un choc grave pour contraindre ses responsables à faire ce qu’il faut.
Aux USA, le nouveau Président aura pour première tâche d’assainir les finances publiques. On peut parier qu’il sera plus responsable que le personnel politique de la vieille Europe socialiste. Ce ne sera pas bon pour leur niveau de vie ni la consommation. Celle-ci d’ailleurs reste en berne parce que le consommateur continue à se désendetter avec encore _15% d’encours sur les cartes bancaires Y/Y , la non reprise de l’ immobilier et la stagnation des salaires.
Voilà de bonnes raisons pour un creux boursier.
Le cycle boursier n’est pas corrélé au cycle économique. Il a son rythme propre. Nous continuons à penser qu’un 3ème et dernier creux est à prévoir sur les marchés mondiaux avant le début d’un nouveau cycle haussier de long terme. Il sera, comme lors de précédente dépression, le 3ème et dernier, correspondant à la phase finale de la destruction créatrice bien connue partout.
Surtout en France où l’ambiance de « guerre de religion » entre gauche et droite handicape le raisonnement. Le candidat le mieux placé pour gagner annonce qu’il va » relancer la croissance », ce qui lui permettra de rééquilibrer les finances publiques malgré son programme de dépenses nouvelles. Et qu’il se moque des marchés, phrase rituelle dans son camp. Mais ce genre de propos est révélateur de son choix d’être irresponsable pour être élu, et a déjà un effet catastrophique. La croissance ne se décrète pas plus que la pluie ne tombe par les incantations du sorcier faiseur de pluie… personne n’y croit bien sur. L’embuscade tendue par le marché de Londres est prête: une hausse de notre taux d’émission de 2% seulement consommera la moitié des recettes d’ I.R. avec 32 milliards! Facile: ce ne serait que le taux espagnol d’aujourd’hui. Mais même la victoire de l’ autre candidat n’y changera pas grand chose car ses promesses semblent également irréalistes. On peut bien sur, prévoir que les promesses seront démenties, mais il y faudra la pression des marchés pour se dédouaner vis à vis de l’ opinion publique, comme ce fut le cas ailleurs en Europe. Le déjeuner sur l’herbe à la française est condamné ainsi que le caricature l‘ Economist du 31 mars.
Conséquences pratiques: sortir des marchés qui, de plus, présentent à moyen terme une analyse graphique de consolidation après leur flambée des 4 premiers mois. Il y aura gros à gagner quand les medias (re)parleront de la crise finale du capitalisme et de l’empire américain…