Cette équipe de scientifiques de l'University of North Carolina à Chapel Hill et de l'Université Vanderbilt ont mis en évidence la région sur le virus de la dengue neutralisée chez les personnes qui parviennent à surmonter l'infection. Ces résultats, à paraître dans l'édition du 11 avril des Comptes-rendus de l'Académie des Sciences américaine (PNAS), précisent les conditions de l'efficacité des futurs vaccins contre la dengue.
En effet, les dernières études, menées sur la souris pour comprendre comment le système immunitaire résiste au virus de la dengue supposaient que leurs résultats pourraient s'appliquer aux hommes, explique l'auteur de l'étude, le Pr Aravinda M. de Silva, professeur agrégé de microbiologie et d'immunologie à l'école de médecine de l'UNC. «Notre étude montre la région ciblée par le système immunitaire humain (les anticorps) pour lutter contre le virus. Cette région du virus ciblée par le système immunitaire humain est tout à fait différente de la région ciblée par le système immunitaire de la souris ».
Il y a bonne et mauvaise réponse immunitaire : Cette recherche a porté sur des cellules sanguines de voyageurs infectés par le virus de la dengue. Son objectif, aller vers le développement d'un vaccin est difficile, car il existe 4 formes distinctes, mais étroitement liées, du virus de la dengue transmis par la piqûre du moustique Aedes. Guérir de l'infection par une forme du virus, ne protège pas contre les trois autres formes du virus, au contraire, une nouvelle infection est à risque accru d'hémorragie ou de décès. La forme hémorragique de la maladie, est liée, expliquent les auteurs, à la forme de la nouvelle réponse immunitaire. « Nous devons trouver un moyen de développer des vaccins contre la dengue qui induisent la « bonne réponse » et évitent la « mauvaise » qui aggrave la maladie ». Les chercheurs ont examiné un sous-ensemble d'anticorps contre la dengue et constatent qu'au lieu de se lier à de petits fragments du virus, comme le font les anticorps de souris, les anticorps humains capables de neutraliser le virus s'accrochent à des structures complexes présentes sur le virus de la dengue, dites épitopes.
Si c'est la première fois que ce processus est identifié avec le virus de la dengue, les auteurs précisent qu'un certain nombre d'études ont récemment montré le même phénomène avec le VIH et le virus du Nil occidental.
Les nouveaux vaccins devront donc être évalués sur leur capacité à se lier seulement à un petit fragment ou au virus tout entier, ce qui peut être déterminant pour leur efficacité chez l'Homme.
Source: PNAS (in Press) via Eurekalert (AAAS) « Researchers identify Achilles heel of dengue virus, target for future vaccines” (Visuel OMS)
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