Titre : Les Naufragés d'Ythaq, T8 : Le Miroir des Mensonges
Scénariste : Christophe Arleston
Dessinateur : Adrien Floch
Parution : Octobre 2010
« Le miroir des mensonges » est le huitième tome de la série de bandes dessinées « Les naufragés d’Ythaq ». Il s’agit de l’avant-dernière marche avant le dénouement qui aura lieu dans l’opus suivant. Cet album est logiquement scénarisé par Christophe Arleston et dessiné par Adrien Floch. Ma rencontre avec le premier cité date de « Lanfeust de Troy ». J’ai découvert le second par son travail sur « Slhoka ». Cet ouvrage est édité chez Soleil, se compose d’une cinquantaine de pages et est vendu pour environ quatorze euros. La couverture nous présente l’héroïne principale, Granite, armée jusqu’aux dents et a priori très déterminée. Derrière elle, on découvre ses deux acolytes Narvath et Callista. Au fond, apparait un personnage jusqu’alors inconnu. Il ne reste plus qu’à se plonger dans notre lecture pour en connaitre davantage sur lui…
La quatrième de couverture présente la série avec les mots suivants : « Un luxueux vaisseau de croisière s’écrase sur Ythaq, une planète qui, curieusement, n’est répertoriée nulle part. Parmi les survivants, une jeune et intrépide astro-navigatrice, un technicien poète et une belle passagère. Traqués par d’impitoyables mercenaires, ils vont découvrir un monde médiéval où cohabitent peuples et espèces aux coutumes surprenantes. Mais les naufragés sont-ils là par hasard ? Quel terrible secret se cache derrière les ors et les pourpres des palais d’Ythaq ? »
Depuis le début de l’histoire, on a appris énormément de chose. On a découvrir les différentes civilisations qui cohabitent sur Ythaq. Notre groupe s’est étoffé de quelques membres. Mais la révélation importante est relativement récente. Il nous a été révélé que cette planète n’est qu’un immense terrain de jeu dont les habitants ne sont que des pions. Les accidents spatiaux ne sont pas hasardeux. Ils ont pour objectif de faire arriver de nouvelles personnes dont certaines voient un pouvoir naitre en ces lieux. En effet, ils arrivent que des naufragés maitrisent alors un des éléments. Granite, notre héroïne, est un brasier et arrive à manipuler le feu. Dans « Le miroir des mensonges », on découvre qu’un vaisseau militaire a cherché à s’échouer volontairement sur Ythaq dans le but de résoudre ce mystère. Mais la solution est relativement radicale. Leur général décide de tout décimer sur place. Nos héros se trouvent dans une nouvelle quête de survie contre leurs semblables. Parallèlement, Narvath continue à voir d’étranges pouvoirs naitre en lui…
L’arrivée de cette armée de mercenaires offre un virage à l’histoire. Alors que depuis le début de la série, nos héros sont des naufragés sur une planète étrangère, ils se trouvent maintenant aux côtés des autochtones pour combattre leurs semblables. Cette évolution du référentiel est intéressante. Elle offre un nouveau point de vue et s’avère un rebondissement attrayant. Tout l’album se résume donc à une guerre civile qui voit les habitants d’Ythaq se défendre contre des envahisseurs beaucoup mieux armés mais novices sur ce territoire inconnu. Cela offre des scènes d’action qui ne sont pas désagréables. On prend plaisir à les suivre d’autant plus qu’on prend logiquement et rapidement parti pour les locaux. Malgré tout, je trouve dommage que cette bataille s’étale sur toute la longueur de l’album. La raccourcir n’aurait pas ôté grand-chose à son intérêt et aurait surtout permis à la trame de prendre une autre ampleur et d’apparaitre moins creuse. En effet, dans cet opus, le fil conducteur de l’histoire fait finalement beaucoup de surplace.
La lumière pourrait donc être portée sur des intrigues secondaires qui peuvent se montrer drôles, touchantes ou passionnantes. Ce n’est ici pas vraiment le cas. Callista décide de faire sa vie sur Ythaq en séduisant un vieux beau local à la fortune certaine. Cet événement possède un potentiel certain quand on connait le caractère de la jeune femme. Finalement, le soufflé retombe assez vite et ne chatouille pas vraiment nos zygomatiques. De leurs côtés les autres protagonistes ne vivent rien d’autres qu’une bataille contre de méchants militaires. Il est dommage de posséder autant de personnages et de finalement les dissocier aussi peu dans leurs réactions et leurs actes. Le seul qui dépareille est Narvath qui est posséder par une force inconnue dont on s’interroge sur l’ampleur et les causes. Le dénouement nous indique qu’il faudra attendre le dernier opus pour nous offrir quelques réponses sur ce thème.
Les décors sont moins forestiers qu’à l’habitude. En effet, la majorité de l’action se déroule en ville avec la bataille évoquée précédemment. Son architecture correspond aux codes médiévaux habituels. Sans révolutionner le genre, on y erre avec plaisir. Les lieux possèdent une vraie atmosphère et offre un dépaysement réussi. Concernant les personnages, nos héros nous sont toujours aussi sympathiques. Cela fait maintenant huit tomes qu’on les connait et ils ne nous surprennent plus beaucoup concernant leurs traits, leurs réactions et leurs expressivités. Malgré Floch, par son style, fait qu’ils nous sont toujours sympathiques et qu’on a toujours plaisir à les retrouver. Concernant les nouveaux protagonistes qui pour l’essentiel sont des militaires mercenaires. Ils ont vraiment des tronches à faire du cinéma. Là aussi ils sont classiques dans leur genre mais il n’est pas désagréable de découvrir un méchant soldat avec une tête de méchant soldat.
En conclusion « Le miroir des mensonges » n’est pas le plus utile des tomes de la série. On a du mal à quitter le point d’où on est parti au début de notre lecture. Il confirme le côté irrégulier en terme de qualité des différents albums de « Les naufragés d’Ythaq ». Il ne me reste plus qu’à espérer que le dernier opus soit de qualité pour finir sur une note positive. Dans le cas contraire, je risque de garder un souvenir frustré de cette saga qui n’aura pas offert tout ce que j’en espérais. Mais pour me faire une idée définitive, il faut que je me plonge dans « L’impossible vérité ». Mais cela est une autre histoire…
par Eric the Tiger
Note : 10/20