http://zeredac.com/2012/02/27/la-chute-de-la-maison-sarkozy/
Il était une fois dans le pays de France
Un seigneur habillé de fort belle manière
La Rolex à la main, le fric en bandoulière
Il régnait en despote, et parlait un peu rance
Paré d’une belle dame au profil de médaille
Qui ne comprenait rien aux joutes de la cour
Traînant l’air ennuyé dans ses plus beaux atours
Figurante un peu triste à ces grandes ripailles
Le maître de maison tournoyait en dansant
Gesticulait, bougeait, engueulait tout son monde
Prenait moultes bateaux vers des plages à la mode
Claquait tout son pognon sans un remord pourtant
D’abord le peuple s’enivra de ce fier garnement
Qui roulait ses épaules et son torse bombait
Tel un très joli coq chantant dans le fumier
Défiant le ciel, la terre et les manants.
Son accession au trône fut saluée par la foule
Croyant trouver en lui un nouvel Alexandre
Qui de poings sur la table en multiples esclandres
Redresserait la barre d’un pays qui s’écroule
À peine couronné, le voilà qui festoie
Dans un estaminet fréquentée par la haute
Rassasiant ses amis qui s’en mirent plein la glotte
Sous l’oeil éberlue du bon peuple en émoi
Et pour une retraite, qu’il enfila cul sec
Lui qui avait promis la fuite au monastère
Le voilà sur un yacht, dare dare et ventre à terre
Admirant l’horizon un cigare dans le bec
Et le peuple gémit et cria “trahison”
Nous aurait-on menti sur cette marchandise ?
Tant de voracité et tant de vantardise,
Or donc nous sommes faits comme vaches et cochons.
Mais il était trop tard pour changer cette histoire
Ainsi fut couronné dans la pire imposture
Le roi Sarko 1er, Prince de la dorure
Amateur de bonne chère et pétant dans la moire.
Ainsi, il navigua quelques années durant,
Brisant toute révolte, écrasant les petits.
Administrant à tous et dans la gabegie,
Des purges de pouvoirs comme font les tyrans.
Aucune des révoltes ne pût faire changer
Le roitelet posé sur ses coussins moelleux,
Enivré de lui même et de ses ors fastueux
Persuadé qu’à la fin tout ça s’effacerait.
Et la fin arriva plus vite que prévu
Par un être normal qui s’était préparé.
Avait maigri beaucoup et beaucoup étudié
L’animal au pouvoir et ses grosses bévues.
Le Roi s’en agaçait qui disait en privé
Mais quel est ce Hollande qui soudain me dénit
D’où sort il celui la, qui me lance un défi.
Je vais le désosser, en faire de la pâté
Alors il appela son scribe préfèré
De son prénom Henri et de son nom Guaino
Surtout ne pas penser à l’immonde guano
Ça le vexe très fort et ça le fait péter.
Agacé, colérique, narcissique et vertueux.
Henri le mal nommé ne rigole pas souvent
Obsédé de lui-même de ses plumes et talents
À faire sonner les mots qui sonnent souvent creux.
Il enroule, renoue, les relache et s’élance
Comme un joueur de luth qui monterait ses gammes
Mais à trop vouloir jouer avec le tréfonds de l’âme,
Remonte à la surface ses pensées un peu rances
De Dakar à Grenoble en passant par Marseille,
Guaino tricote fissa l’histoire de Nicolas
Une maille à l’envers, une maille à l’endroit
Plus dure sera la chute, plus triste le réveil.
Car ces mots la, monsieur le peuple, n’en veut plus.
On vous l’avait bien dit, on vous avait prévenu.
À force de tirer sur la corde, elle se casse.
Et tous les roitelets, par grand soleil trépasse.
Les mots sont impuissants à calmer la colère
Nourrie jour après jour par ce monsieur Buisson
Dont les pensées obscures vous filent des frissons,
Et lâchent dans le ciel des vapeurs délétères
Sans oublier bien sur un certain sieur Guéant.
Qui s’amuse à noter sur les doigts de la main.
Les civilisations parfaites et celles qui ne le sont point.
Dans un calcul savant, et parfaitement dément
Cette cour la, messieurs, s’accroche dur au pouvoir,
Mentira s’il le faut du matin jusqu’au soir,
Calomniera bien sur, sans l’ombre d’un remord
Pariant sur l’amnésie d’une conscience qui dort.
Mais le peuple, on le sait, est fort intelligent.
Pour l’avoir oublié, les rois furent rétrécis.
Les tyrans goudronnés, les élites raccourcies.
Gaffe à toi, Nicolas, il sait montrer les dents.
Le mieux serait alors d’accepter la défaite.
De t’excuser un peu, beaucoup passionnément
D’avoir tout oublié, tes pensées, tes serments
Pour nourrir ton égo d’une interminable fête
Tu peux encore changer et le navire quitter
Tel un pauvre seigneur qui part pour Compostelle.
Emmenant avec lui ses deux belles donzelles
Récitant nuit et jour 3 paters, 4 aves.
Nous te rendrions grâce de t’en aller tranquille
Sans drame et sans éclat, de manière un peu classe.
Sois courageux, Nico, s’il te reste de l’audace.
Et offre nous bientôt une fête pour ta quille.
Nous ne t’en voudrons pas car on connaît l’histoire.
Les élus comme toi ne renoncent jamais.
Et après quelques mois déserts où tu vas t’ennuyer,
Tu reviendras bien vite chercher une autre gloire.
Mais nous aurons goûte la joie de ton départ.
Et celle de ta clique qu’on ne supporte plus.
Ces arrogants, ces fats, ces idiots ces imbus
Qui jour après jour nous sont rentrés dans le lard
À vous, Messieurs, de vivre ne serait ce qu’un instant.
La défaite brutale et les ricanements,
Nous vous devons bien ça, nous pauvres manants
Que vous avez rossé d’un mépris permanent
N’en oubliez jamais la morale de ce conte.
Le peuple est souverain que tu le veuilles ou non.
Et même un roitelet qui chante une saison
Ne peut détruire un peuple qui lance le décompte.