Septembre 2007, 4 mois après l’élection de Nicolas Sarkozy, François Fillon déclarait que la France était en état de faillite ! Quelques mois plus tard, le président lui même évoquait à son tour qu’il ne pouvait vider des caisses déjà vides ! Depuis, la crise est passée par là, la Grèce a elle évité la faillite, la France, 5ème puissance mondiale a vu sa dette exploser. On peut alors se demander si les promesses faites par les candidats à l’élection présidentielle seront tenues. Si certains candidats ont fait l’effort de chiffrer leur programme, d’autres s’y opposent à l’image de Jean-Luc Mélenchon qui oppose le volontarisme aux contraintes économiques.
J’ai décidé de rembourser la part de dette publique de mon fils Thomas.
La dette publique française représentera 89,1% du PIB fin 2012. Soit 1.788.800.000.000 euros. Elle a bondi de 35% du PIB en 1990 à 85,3% fin 2011. L’impôt sur les revenus de tous les Français ne suffit pas à rembourser le poids de ses intérêts. Depuis plus de dix ans, les déficits ne sont pas réduits comme il le faudrait. Notre pays est devenu structurellement emprunteur, prisonnier d’une dette qu’il a lui-même créée.
En quelques mots : aucun ratio n’est au vert. Et l’avenir s’annonce encore plus sombre : la dette étrangle les finances publiques de notre pays et avec elles sa capacité à pouvoir s’assouplir pour réagir face aux contraintes du monde de demain.
Notre pays est sous la menace de la dégradation d’une seconde agence de notation, encore plus à la merci des variations des marchés financiers. Cette dette pèsera à la fin de l’année 26.700 euros par habitant : c’est le montant du chèque que je fais ce jour à l’ordre du trésor public.
Un geste de défiance
Ce n’est pas un geste de solidarité, au contraire. Cette dette, il faudra un jour que quelqu’un la paye, d’autant que son montant enfle au fil du temps ! Elle ne doit pas être transmise légitimement en héritage à nos enfants car ils ne l’ont pas causée : cette dette est une véritable injustice.
Ce geste provocateur est un geste de défiance que je qualifie de défiance républicaine. Défiance, car si le pays va mal, c’est en partie à cause de ces nombreuses décennies d’irresponsabilité de notre classe politique gouvernante, jamais sanctionnée alors que c’est la tutelle qui nous guette.
Je suis désabusé par ces années de stratégies électoralistes à court terme. Elles ont mené à l’alternance gauche/droite systématique. Nos politiques étaient trop occupés à vouloir gagner les élections les unes après les autres, alors qu’il aurait fallu insuffler une réflexion de stratégie nationale de long terme. L’électoralisme a remplacé la morale.
Les conseilleurs ne seront pas les payeurs, au nom de l’espérance, certains envisagent de faire encore des chèques en blanc en prélevant sur les comptes de nos enfants. Je refuse de devoir payer plus tant que la problématique de la dette publique ne sera pas prise plus au sérieux dans cette élection présidentielle.
C’est une demande citoyenne légitime, c’est un acte républicain. Je refuse l’idée que nos dix candidats continuent à construire leurs programmes électoraux sur des budgets stables comme des châteaux de cartes. Ils bâtissent des projets avec des ratios tronqués et des taux de croissance intenables alors que ce sont nos enfants qui en paieront la note. Et quelle note…
Je demande à ce que chaque euro dépensé dans les programmes soit chiffré et justifié. Je demande à ce que chaque candidat s’exprime sur sa propre méthodologie de réduction de la dette publique, chiffres à l’appui. Je demande à ce qu’enfin, chaque candidat se base sur des données comptables et chiffrables prévisionnelles communes et à ce que leurs sincérités soient validées par des organismes indépendants.
(source le Nouvel Obs)Tags: dette, élection présidentielle