2025: Un observateur traversant l'Europe occidental trouvera banal de voir que partout, absolument partout, on trouve des éoliennes dans le paysage.
Quand nous pensons éoliennes, nous envisageons aujourd'hui ces grandes antennes d'une centaine de mètres de hauteur, qui provoquent des résistances devant leur gigantisme. Certes, elles se développeront, mais essentiellement en off-shore flottant loin des côtes touristiques.
Non, ce qui va devenir banal, partout dans les paysages urbains, c'est la présence habituelle de micro-éoliennes. Il s'agit d'unités très petites, à axe vertical, faisant rarement plus d'un mètre de hauteur, installées sur les toits et sur les poteaux.
Chaque toit d'immeuble, chaque pignon de maison, chaque poteau va en être équipé. Certes, ces équipements ne semblent pas aussi séduisant que les grandes éoliennes. Leur puissance est faible. Installée à proximité des habitations, on craint leurs nuisances sonores.
Pourtant, elles ont d'immenses avantages : produite en grande série, leur coût s'effondre. Elles deviennent des produits d'achats courants, faciles à installer et à entretenir. Dans une société qui les consomment en masse, une éolienne d'un mètre de haut va coûter à l'achat quelques centaines d'euros. Quand on sait qu'une seule d'entre-elles permet de couvrir le quart de la production électrique nécessaire à une famille, la rentabilité est assurée.
Les éoliennes à axe vertical ont un autre avantage : contrairement à leurs cousines à axes verticales, elles font très peu de bruits. En général, les décibels qu'elles émettent se confondent avec celles du vent.
Enfin, elles peuvent être installées partout, avec une grande facilité. Une maison classique peut en recevoir deux, une à chaque pignon, l'axe collé au mur de pignon, des câbles à l'intérieur de la toiture assurant son amarrage. Les toits des immeubles peuvent en porter en nombre. Enfin, les poteaux électrique et téléphonique peuvent en recevoir, leur axe incorporé à l'axe du poteau qui les supporte.
Certes, la puissance nominale de chaque micro-éolienne est très faible. Mais leur faible coût d'achat permet à chaque entreprise, co-propriété ou particulier, d'en installer de manière souple sur leurs biens immobiliers. Cela permet de couvrir une partie de la consommation électrique personnelle et de revendre le surplus sur le réseau.
Les micro-éoliennes sont ignorées par la majorité des spécialistes des problèmes énergétiques. Quand on raisonne en mégawatt, on trouve ces engins ridicules par rapport aux besoins. Les grandes entreprises énergétiques ne voient pas l'intérêt de défendre des technologies qui vont leur enlever leur principal atout : la concentration des centrales électriques qui produisent, sur un site donné, l'électricité nécessaire à une région entière.
Mais les particuliers, au fur et à mesure, de l'augmentation inéluctable du prix de l'énergie, vont chercher à produire eux-mêmes une énergie qui leur coûte de plus en plus cher. Or, les gisements d'énergie sont partout autour de nous : l'énergie du soleil qui frappe une façade, le souffle du vent dominant qui passe régulièrement au-dessus d'un toit. Les particuliers vont chercher à capter, à leur profit cette ressource présente partout.
Peu à peu, le développement de cette industrie énergétique va favoriser la diffusion de ces engins. Avec les panneaux solaires, les micro-éoliennes vont se développer, chacun voudra s'en équiper.
La démocratisation de ces équipements sera à l'origine d'une nouvelle période de croissance économique : il faudra créer des emplois pour fabriquer, installer et entretenir ces équipements qui vont faire de chaque bien immobilier une micro-centrale énergétique. Les micro-éoliennes seront un élément déterminant dans cette nouvelle révolution industrielle.