Sweet Baby (Pilot) // 7 330 000 tlsp.
What About ?
La vie professionnelle et personnelle d'une experte en relations publiques, Olivia Price, particulièrement réputée pour sa gestion des crises, et de son staff, composé d'avocats débutants et confirmés, d'un expert en litige, d'un hacker et d'une détective. Fitzgerald Grant, le président des Etats-Unis, est un vieil ami d'Olivia qui demande son aide lorsqu'une de ses assistantes fait courir le bruit qu'ils couchent ensemble...
Who's Who ?
Créé et produit par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy, Private Practice). Avec Kerry Washington (Ray, Mr. & Mrs. Smith), Henry Ian Cusick (Lost), Katie Lowes (Super 8), Columbus Short (Steppin'), Darby Stanchfied (NCIS, Jericho), Guillermo Diaz (Weeds, Mercy), Jeff Perry (Grey's Anatomy), Tony Goldwin (Ghost, Le Dernier Samouraï)...
So What ?
Cela fait des lustres que j'attends de découvrir Shonda Rhimes dans un autre registre que celui du soap médical où, pour moi, elle excelle. Après plusieurs rendez-vous ratés, avec le journalisme notamment -les projets Correspondents et Inside The Box étant restés sans suite- la voilà qui propose enfin quelque chose de différent grâce à Scandal (autrefois connue sous les noms de In Crisis et Damage Control, qui me semblaient mieux convenir d'ailleurs). On pourrait parler de série judiciaire, et c'est bien de ce genre dont elle se rapproche le plus, mais ce serait presque réducteur : elle est aussi en partie policière et politique. Elle est beaucoup de choses à la fois en somme, si bien que le mélange est très original sur le papier, le résultat l'est un tout petit peu moins, l'ombre des horribles cop shows de CBS n'étant jamais loin, surtout sur la forme. Mais on connait Shonda : ce sont ses personnages, plus que les "cas du jour", qui comptent avant tout. Il faudra un peu de temps avant de tous bien les connaître mais ce qu'ils laissent entrevoir de leurs personnalités me donne très envie de découvrir la suite. J'ai l'impression que la bougresse voulait faire son Good Wife à elle et, toutes proportions gardées, je crois qu'elle a réussi...
Olivia Pope (inspirée librement de l'experte Judy Smith) n'est pas l'héroïne typique que l'on apprécie instantanément. Elle est froide, concentrée, implacable. Pas très sympathique au premier abord, quoi. Mais plus l'épisode avance, plus on admire sa force de caractère et son intuition, dite "sans faille". Sauf quand ses sentiments entrent en ligne de compte bien sûr. C'est là sa faiblesse, la seule peut-être. Sans conteste, la partie la plus intriguante et fascinante de ce pilote concerne sa relation complexe avec le président des Etats-Unis. Il fallait oser se lancer dans une telle histoire ! Shonda l'a fait et elle ne s'est pas plantée. On arrive à y croire. Ainsi, les méthodes d'Olivia ne rencontrent aucune limite tant qu'elles sont efficaces. On la pardonne : elle est animée par un désir profond de vérité et de justice. Elle n'est pas chaleureuse mais elle est humaine.
Ses collaborateurs sont ses disciples. Elle est la grande prêtresse. Ou plutôt la grande papesse, si l'on se réfère à son nom. Elle décide et ils suivent. L'introduction à travers les yeux de la nouvelle recrue est un outil scénaristique des plus banals mais qui fonctionne à merveille ici. Quinn, à l'inverse de sa patronne, nous est d'emblée sympathique. Le personnage ressemble d'ailleurs beaucoup à celui de Sarah Drew -April- dans Grey's Anatomy, sans le coté "totally awkward". Je suis déjà assez fanatique d'Abby, à qui l'on doit les meilleurs passages humoristiques (car il y en a quand même quelques uns malgré le ton plutôt sérieux adopté). Les hommes ont plus de mal à se faire une place, comme toujours dans les productions de Shonda, mais Harrison, à travers sa complicité avec Olivia, se présente d'ores et déjà comme l'objet de l'affection de ces dames, et Huck, malgré sa relative discrétion, marque indéniablement des points lorsqu'il vient réconforter Quinn en trouvant les mots justes. Les acteurs sont tous bons, Kerry Washington en tête qui fait forte impression. On ne manquera d'ailleurs pas de souligner l'audace d'offrir le rôle principal à une afro-américaine, chose encore très rare malheureusement. L'affaire principale du jour s'inspire de faits réels, qui ont engendré une polémique il y a quelques mois. Elle s'achève dans une certaine utopie, propre aux meilleures séries judiciaires (je parle bien entendu de celles de David E. Kelley). On est alors en terrain connu. Presque un peu trop. Qu'importe...
Scandal est une série étonnante, qui ne ressemble que par bribes seulement à ce que Shonda Rhimes fait depuis maintenant 8 ans avec Grey's Anatomy et 5 ans avec Private Practice. Les personnages se lancent dans de grandes tirades à une vitesse incroyable, par exemple. L'une de ses marques de fabrique. Mais elle en a gardé le meilleur pour partir sur quelque chose de complètement différent, très stylé, austère et sexy à la fois, tiré par les cheveux par moment, risible même, mais terriblement prenant et efficace. Scandal n'a pas l'intelligence et la grandeur de The Good Wife mais ses bases sont suffisamment solides pour en être une version allégée plus qu'agréable à suivre ! Shonda a encore frappé. Vive Shonda !
What Chance ?
En imaginant que la série réussisse à se maintenir au-dessus des 7 millions de téléspectateurs, elle a une petite chance de revenir en 2ème saison... Mais ce lancement tardif, pas plus mérité que ceux de GCB et Don't Trust The B-----, n'est vraiment pas un cadeau de la part d'ABC...
How ?