Cette superbe caricature de Colcanopa me donne l'occasion de faire le point sur "la nouvelle politique", la recomposition politique en marche et la
communication à la veille du second tour des municipales et cantonales (pas dans toutes les villes!).
Le Télégramme réalisait il y a peu un très bon article dans lequel il affirmait que très peu de candidats s'étaient revendiqués de la majorité présidentielle (comprenez UMP) durant cette
élection. Il est vrai qu'à Lorient, seul Morin se reconnaissait comme tel. Les autres se disaient "majorité départementale", "divers droite" ou "liste d'ouverture". La liste de Fabrice Loher non
plus ne se reconnaissait pas vraiment à droite sous prétexte qu'elle avait débauché une socialiste.
Au final, cette stratégie de politique sans parti politique s'est révélée désastreuse! D'une part car les électeurs ne sont pas dupes et que les représentants de Sarkozy locaux se sont fait
giflés sans appel. D'autre part, car en brouillant le jeu politique, ce sont les programmes qui en ont souffert.
Je viens de recevoir un tract de mon ex-concurrent de droite dans ma boîte ce matin et franchement, ce n'est pas sérieux! Non content de tutoyer son électorat, il nous sert une présentation
savoureuse:
"Je suis dynamique, j'ai 35 ans, j'ai un programme top, je suis chef d'entreprise, artisan et commerçant, je dois nous représenter. Dimanche, faites confiance en votre jeunesse, je
suis un fils de Ker-V et né à An Oriant."
La fin appelle à "taper 2" (vote électronique) comme si nous étions à la télévision et que le conseiller général était élu comme le gagnant de la Star Ac'. Un jeunisme détestable et qui cache mal
l'incompétence crasse de ce candidat de droite. Pour dire, la seule chose qu'il trouvait à me dire en me croisant, c'est "j'adore le breton" comme si l'UDB n'était qu'un lobby bretonnant. Nous
défendons un projet politique breton complet...
Ces élections étaient sociologiquement intéressantes tout de même. On constate que la politique est affaire de médias et que les électeurs votent pour des enjeux nationaux plus que locaux. Les
gens votent pour des étiquettes et ne désirent pas vraiment de changement. Un coup UMP, un coup PS. Alors que les élections locales sont l'occasion de bâtir une alternative...
J'aimerai savoir comment le gouvernement tirera un bilan de cette élection sachant que la droite a tout fait pour éviter la mention UMP?
D'un point de vue politique, ces élections ne nous apprennent pas grand chose car elles ont été polluées par le contexte national. Sarkozy est impopulaire et cela se retrouve dans les urnes. Le
PC croit toujours qu'il va ressuciter alors qu'il a sombré dans la critique contestataire; le PS savoure son succès quand il devrait préparer les européennes qui risquent de lui être fatales
(sauf peut-être en Bretagne grâce au travail fait par JY Le Drian à ce sujet); le Modem est confiant alors que la bulle internet donnait de nettement plus gros scores à ses candidats. La Bretagne
confirme quand même que le FN n'est pas le bienvenue...
Notons également que la plupart des partis bretons se sont positionnés sur l'échiquier en appelant à voter majoritairement pour des candidats de droite lors de ces élections municipales. C'est
une défaite pour eux également et cela montre à quel point leur stratégie "ni droite-ni gauche" est ridicule!
Pour ma part, un petit score, mais une candidature revendiquée à gauche!