L’Iran, avant de sombrer dans l’obscurantisme religieux, était une terre de poésie, ou les femmes étaient des idoles et ou leurs cheveux étaient loués, souvent d’ailleurs dans des termes parfumés. Quelques extraits glanés ici et là dans l’Anthologie de la poèsie persane (XI – XX) parue chez Gallimard. (Cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)
« (…) Etant sur le parcours du vent, tu as libéré tes cheveux ; si l’on ouvre une poche à musc, oh ! qu’elle ait honte devant toi ! (…) » Sorouch, Les longues boucles
« (…) De ces mèches musquées envoie-moi une haleine, qu’un parfum bien scellé me vienne de ta part par les soins du zéphir. (…) » Khâqâni, message.
« (…) Je suis soumis à l’être aimé dont les boucles sont parfumées, dont les boucles comme mon cœur sont frissonnantes et retournées. (…) » Quatrân, Les Boucles Parfumées.
« (…) le parfum imprégnant ses boucles et ses tresses fait songer à celui du musc, de l’ambre gris (…) » Gorgani, Wis.
« (…) Que sont donc ces boucles brillantes qui semblent chaîne et qui sans cesse, répandent le parfum de l’ambre, alors qu’elle ne sont pas ambre ? (…) Onsori, Mon Idole.
« (…) Si, quand l’an rajeunit, tu ne viens pas dans les jardins dévoiler ton visage, dénouer tes cheveux, Comment veux-tu sans lui que la tulipe ait de l’éclat, comment veux-tu sans eux que la giroflée embaume ? Cheibàni, Viens au jardin.
« (…) Une lame acérée sur un jeune rameau grava un jour un souvenir : « En mémoire de cet instant où le vent embaumait comme les tresses de l’aimée. (…) » Rachid, Le souvenir.
Décidément je préfère l’amour à la piété !
Z. Safâ, Anthologie de la poésie persane, Connaissance de l'Orient, Gallimard/Unesco, Textes traduits par G. Lazard, R. Lescot et H. Masséh