À l’occasion du centenaire de la naissance de Sim Copans, je plonge avec délectation dans les innombrables documents du «fonds Sim Copans» conservés à la bibliothèque municipale de Souillac. Geneviève Bouyjou, employée par la municipalité de Souillac pour traiter l’ensemble des documents, a effectué un recensement et un classement des centaines de lettres, des milliers de préparations d’émissions de radio, des articles de presse que Sim Copans avait conservés. Elle a également établi une biographie uniquement avec les documents du fonds. Ce travail facilite grandement les recherches. À partir de là, j’essaie de fabriquer des panneaux pour donner à lire et à voir la vie de Sim Copans. Le fil chronologique n’est pas linéaire car plusieurs rencontres ont infléchi sa carrière : avec Bravig Imbs qui l’a recruté dans le service d’information de l’armée américaine en 1944, avec Jean Clavel qui lui a fait découvrir Lanzac en 1945 et dont l’amitié sans faille s’est manifestée aussi bien à la Radiodiffusion française que dans la vie privée. Les pressions dues au maccarthysme, obligeant Sim Copans à démissionner de son poste à la Voix de l’Amérique, l’ont contraint à devenir producteur et animateur de ses propres émissions en 1953. Il s’est alors engagé dans un périple de conférences en France et en Afrique et a effectué de nombreuses traductions. Depuis le début de son travail universitaire, il s’était passionné pour les interactions culturelles entre les États-Unis et la France. Il créa donc en 1959 à Paris l’Institut d’Études Américaines et en devint le directeur. En 1976, il fonda, avec quelques amis le festival de jazz de Souillac. Textes, photos, coupures de presse, livres et disques qui constituent le fonds, cette partie immergée et méconnue de l’œuvre de transmetteur de Sim Copans, est opulente, touffue, touchante. Aujourd’hui le fonds est réservé à des universitaires pour la recherche et à quelques bénévoles du festival de jazz qui veulent mettre en lumière l’œuvre de Sim Copans. Au fur et à mesure de mon furetage, je me pose des questions : pourquoi cet homme de radio a-t-il conservé les textes de ses émissions et pas les enregistrements ? comment envisageait-il la transmission des objets conservés ? Le souci de conservation dont il a fait preuve m’intrigue : chaque lecture est découverte ; je m’attache à son histoire, à ses recherches et tente de réaliser une image claire et lisible de son témoignage.
Marie-Françoise