D’abord, parce qu’en annonçant seul et sans concertation une proposition sur la représentation des salariés, sujet qui doit être porté collectivement par les partenaires sociaux, le candidat sortant fait à nouveau la preuve de son incapacité à respecter le dialogue social. Qu’il soit président ou candidat, Sarkozy restera comme le maître incontesté du monologue social.
Ensuite, parce qu’en multipliant les propositions qui affaiblissent le dialogue sans aucune contrepartie apportée en terme de protection des droits des salariés, allant jusqu’à proposer de passer par referendum pour neutraliser les organisations syndicales, le candidat sortant ne cesse d’apporter les preuves de sa volonté de briser les collectifs de travail pour mieux imposer le moins disant social.
Enfin, parce qu’en se livrant une fois de plus à une opération de dupe, Sarkozy utilise la démocratie sociale à des fins électoralistes. Sous couvert de révolutionner le dialogue social dans l’entreprise, il propose ce qui est déjà partiellement possible : dans les entreprises de moins de 200 salariés l’employeur peut déjà décider de la mise en place d’une délégation unique de représentation du personnel qui réunit les attributions des délégués du personnel (DP) et du comité d’entreprise (CE).
Avec François Hollande, nous regrettons que le candidat sortant en soit réduit à sacrifier l’esprit du dialogue social pour en faire un “énième gadget médiatique” à quinze jours du premier tour. Nous pensons que l’effectivité et le renforcement du dialogue social au sein des entreprises, mais aussi au niveau des branches et au niveau interprofessionnel, est un sujet sérieux qui mérite d’être discuté et négocié avec les partenaires sociaux.
Plus que jamais, le Changement ? C’est maintenant !