Des centaines de civils sunnites ont attaqué hier soir selon des témoins et l'opposition des habitants de villages chiites à Bahreïn, où la tension monte au lendemain d'un attentat contre des policiers.
Selon des témoins, ces civils se sont mobilisés à la suite d'appels lancés sur les réseaux sociaux pour protester contre un attentat au cours duquel sept policiers ont été blessés dans un village chiite.
"J"ai vu des centaines d'hommes armés de couteaux et de bâtons se rassembler à un rond-point" à la limite entre le quartier résidentiel sunnite de Rafah et les villages chiites du sud de Manama, a affirmé un témoin.
"Ils arrêtaient les voitures et interrogeaient les passagers sur leur lieu de résidence pour déterminer leur appartenance confessionnelle", a ajouté ce chiite qui s'est juste identifié par son prénom, Hussein.
Dans un communiqué, le principal mouvement de l'opposition chiite, Wefaq, a affirmé que "des groupes en civil, équipés d'armes blanches ont "arrêté des voitures, interrogé leurs passagers et battu" des habitants de villages chiites.
Il a accusé "les services de sécurité de ne pas avoir rempli leur devoir en les dispersant ou en les empêchant d'attaquer les citoyens", et rendu les autorités "responsables de la sécurité" des habitants des villages chiites "face à ces milices".
Le ministère de l'Intérieur a pour sa part affirmé que "des groupes ont organisé des rassemblements illégaux et ont endommagé deux voitures et un établissement commercial", ajoutant que les forces de sécurité les avaient empêchés de pénétrer dans le village chiite de Noueidrat.
Sept policiers avaient été blessés lundi soir par l'explosion d'une bombe artisanale dans le village chiite de Akr, au sud de Manama.