Sébastien Tellier, le mythe en Formica d'une génération de pacotille
Loana, Zahia, Michael Vendetta, Sébastien Tellier, Tristane Banon, sont-ils tous les produits jetables d’une même usine ? Choisis comme icônes par les magazines prescripteurs de la branchitude, et imposés à grand coup de pub à toute une génération d’innocents, petit décryptage de la fabrication d'un mythe en formica.
« Comme les véritables artistes sont rares et qu'il y en a de moins en moins, la presse branchée les fabrique et les prescrit, ça va plus vite, et ça coûte moins cher » analyse un sociologue qui préfère rester dans l’anonymat car il travaille pour les Inrocks. Dans une société qui préfère volontiers le faux au vrai, la copie à l’original, l’art à le droit lui aussi à sa chirurgie esthétique et à ses prothèses mamaires. Notre sociologue nous fait remarquer que cela correspond en tous points à la logique de la commercialisation d’autres bien courants dans nos économies de marché.
Sébastien Tellier, cachés derrière ses énormes lunettes et sa barbe, présenté toujours dans un univers nocturne urbain chic, est très « DRIVE » même s’il ressemble plus à l’homme de Néandertal qu’a Ryan Gosling. Derrière cet effet Photoshop, Dertal cache son Néant bien sûr. Que personne ne connaisse sa musique ou ce qu’il fait, n’a aucune importance, Sébastien Tellier est vendu comme un produit. Un parfum de duty free, que vous finirez toujours par consommer à un moment où à un autre, parce qu’il est présent sur toutes les têtes de gondoles des grands magasins culturels. Le code couleur malgré la barbe est le bleu, un bleu diaphane, censé sûrement nous rappeler le monde des avatars, celui des incarnations divines de l’Inde ancienne, mais qui ne peut manquer de faire penser au bleu Gillette, « la perfection au masculin », du fameux rasoir jetable.
Le barbu en formica ressemble à s’y méprendre à une autre icône choisie par la presse et ultra sponsorisé. Sébastien lui aussi de son prénom, Chabal de son nom de jeune fille. L’un vit la nuit et l’autre le jour. Tous les deux ont les cheveux long dans une société ou on les porte court. Ce sont nos rebelles à nous. L’un cours après la baballe et exhibe ses muscles, l’autre joue avec ses platines et nous enfume. Et comme pour nous rappeler les mythes d’antan, ils ne sont pas petits, il ne leur manque pas un bras. Ces êtres à la plasticité préhistorique placés dans un contexte moderne et customisés, faisant volontier la promotion d'un produit pour ménagère, ou d'une paire de lunette de soleil, font communier par leur dynamique, notre passé avec notre futur, de Hollywood,au mythes grecques, du bo gosse à Cro Magnon…