Une vie et des étapes, un horizon que l'on voit rose, un soir, entre ses bras, dans un atmosphère flou. L'Amour celui que l'on croit éternel est là, il nous lie, nous emporte vers une fusion unique, deux en un, avec le coeur qui bât de plus en plus fort.
Jeune elle avait lu la romance de Barbara Cartland, extravagante rose bonbon qui pondait chaque mois un nouveau livre sirupeux sur les sentiments humains. Elle relativise sans avoir pris de recul sur ces romans avec des rêves, des princesses modernes, des majors inflexibles, des anodins devenus célèbres, des cocus et des amants, des plumes sans poule et des troussages par des monstres au coeur de pierre. Aussi, elle ne voyait que le rose, non, maintenant le noir de cette première tranche de vie d'adulte, avant il y avait eu l'adolescence et l'innocence de l'enfance.
Quel privilège d'être adulte ! Seule ! Sans lui à qui elle avait donné son coeur, son corps.
Elle avait construit une part de sa féminité avec lui, ses caresses, ses envies, ses demandes, son miroir dans ses yeux d'esthète, elle aimait, non pas être son objet, mais être sa femme.
Elle se reflétait dans le bonheur de ce regard discret mais présent sur ses petites fesses du matin, sortant de la douche, sur son dressing, le choix d'une lingerie pour elle, avec lui qui toujours, innocemment passait, repassait sa robe, lui ajustait, lui faisait aussi et souvent des surprises. Jamais il n'imposait de ses choix, il suggérait des jupes, des tailleurs, des chaussures, des tops et des tee-shirts. Il avait un coup de coeur, pour elle, pour sa mode, elle prenait ou pas sa proposition. Mais leur symbiose était si harmonieuse qu'il ne se trompait peu, et suivait toujours les tendances. Elle se souvenait de soirée où sa tenue complète était le fruit de son amour, et des compliments nombreux durant les dîners. Elle savourait, elle prenait ce bonheur, parfois tournait l'épaule et le regard vers lui un pas derrière écoutant, dégustant petits fours et sa silhouette, sa féminité complice entre eux deux. Il voulait parfois la plus belle des femmes, il savait jouer de variations d'une mode BCBG à du girly d'été, du court vétue à des longueurs vintage, mais toujours avec volupté, avec respect de son âme féminine.
Modèle : Isabeli FONTANA
Photos Peter Lindbergh
pour VOGUE PARIS 2012
Duo complice, fusionnel, soudain brisé.
Aujourd'hui dans sa robe de mariée, loin de chez elle, de chez eux, elle se baladait, cherchant un sens à ce point d'étape, à cette virgule trop forte dans sa vie. Elle errait sur le sable, au petit matin, sans savoir, sans comprendre. Comment ? Pourquoi ?
NYLONEMENT