Parce que c'est de là que j'existe avant Grosse-Îsle, que mes racines y sont trempées, que le germe de mon intensité y est née, que le vert de l'espoir y habite. Pour ses excès de violence et d'alcool. Pour les roux mais surtout pour les rousses qui me font souvent frémir. Bien que je ne sois pas roux, bien au contraire je suis châtain, l'orange est ma couleur préférée et après? le vert! le vert des yeux de la belle qui n'ont d'égal que les vallons de Dalkey Island comme équivalent. Pour l'accent, étant amoureux de la plupart des accents. Pour y aller, je l'espère, un jour.
Pour sa dimension si ambigüe au travers des temps. Pour y avoir accueilli Bowie, Eno, Pop, Visconti, Alomar, Davis & Murray dans de drôles de dispositions mentales en 1976 et 1977. Pour cet accent germanique encore qui me plait tant. Pour ses femmes. Pour Pabst, Lang & Murnau. Pour la mémoire, ce que ce blogue s'applique à documenter quelques fois. Pour comprendre la bête de l'intérieur. Pour arriver à mieux dire par la suite "plus jamais". Et peut-être "Nous pourrions être des héros, ne serais-ce qu'une seule journée".
Si j'étais une friandise je ne serais pas mangeable.
Parce que je serais assurément trop sucré. Trop facile d'accès. Trop mastiquable et pourtant si dur à digérer. Je serais aussi populaire qu'honni. Je serais un bad candy. Pas une gomme (trop collant et je ne suis pas suffisament de type balloune) mais peut-être ce type de poudre qu'on laisse trainer sur la langue et qui frétille comme des feux d'artifices oubliés sur une plage.
Si j'étais un film je serais The Cook, The Thief, His Wife & Her Lover.
Parce je suis presque toujours les deux premiers, à cuisiner des textes tous les jours de toute sorte de saveurs, des fois deux ou trois dans toute sorte de tons. Parce qu'ensuite en étant cuisinier de l'écriture, je suis aussi voleur en vampirisant mon entourage et à peu près tout ce qui se passe sous ma calotte crâniênne. Parce que je suis très (trop) souvent la wife* qui accepte son sort sans trop de lutte. Et pourtant je me suis battu pas mal toute ma vie. Et parce qu'en tout temps je suis un lover. Que la plupart ignorent mais que certaines privilégiées adorent. Aussi parce que Greenaway (le réalisateur)porte en son nom le green que j'aime tant dans les yeux de l'amoureuse et le away que je recherche très souvent. Et qu'il est peintre. Ce que je suis peut-être un peu au sens figuré.
Si j'étais une chanson je serais The Past Is a Grotesque Animal de Of Montreal.Parce que mon passé est pratiquement devenu un animal grotesque. Parce que le band a adopté le nom d'une ville duquel je suis tombé follement amoureux. Parce que cette excellente chanson de 11:55 pourrait en durer le triple que je ne m'en tannerais pas. Parce que tellement de lignes de cette chanson s'appliquent à moi: How completly wrong you can be, It's so embarrassing to need someone like I do you, How can I explain I need you here and not here too, I'm flunking out, I'm flunking out, I'm gone I'm just gone, but at least I author my own disaster, Things could be different, but they're not, It's like we weren't made for this world (Though I wouldn't really want to meet someone who was), Let's just have some fun, Nothing can defeat you, no death no ugly world, You've lived so brighlty, You've altered everything, I find myself searching for old selves, Sometimes I wonder if your mythologizing me like I do you, mythologizing me like I do you, We want our film to beautiful not realistic, I'm so touched by your goodness, you make me fell so criminal, How do you keep it together? No matter where we are, we're always touching by underground wires...11:55... au hockey comme joueur j'ai souvent porté le #11 et mon fils aujourd'hui, 2 fois le #55...(yeah whatever)
Si j'étais un pêché capital je serais assurément la luxure.
Vous le savez tellement, comment vous le cacher...je dépasse de tous les draps...
Si j'étais une matière à l'école je serais la littérature.
Parce que la vie s'y trouve.
Si j'étais un sport je serais le football.
Parce que sous des airs de loup solitaire, je suis le plus grand joueur d'équipe. Quand je ne suis pas le quart-arrière je suis le gars sur la ligne qui le protège, si je ne suis pas l'ailier espacé qui court dans le vide, je suis celui qui plonge pour faire l'impossible attrapé. Et je compte toujours sur l'autre comme je m'attends à ce qu'il compte sur moi en tout temps. Je crois au concept de l'équipe comme infaillible gage de succès.
Si j'étais l'Homme, l'Homme avec un gros H (en surface) je serais Johnny Depp.
Parce qu'à mes sens, c'est le mâle ultime.
Si j'étais la Femme, l'Ultime Femme avec un géant F (en surface toujours) je serais Shakira.
(Et je me jouerais sur le corps comme un dégénéré)
Si j'étais magicien j'effacerais les maladies inexpliquées et non traitables et les guerres, je réduirais la bêtise généralisée et donnerait une intelligence moyenne à tous. J'éliminerais la violence réèlle et ressentie et étoufferait le globe d'amour.
Je serais donc naïf.
Je serais contradiction sans contrat mais tout en diction.
Je ne suis que martien de passage sur terre, faut pas s'en faire.
*"Wife" n'est pas utilisé ici péjorativement, je parle de la "wife" précisément dans le film de Greenaway.