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Blood red shoes – in time to voices

Publié le 11 avril 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

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Blood Red Shoes, le duo-furie de Brighton, vient de sortir un troisième opus « In Time To Voices ». Un titre tout en douceur, annonçant qu’il était temps de mettre en lumière le chant. Fan de voix et de mélodies, je suis aux anges.

L’histoire

J’ai l’impression de vivre avec ce groupe une histoire d’amour exponentielle, depuis leur tout premier EP « Getting Boring By The Sea ». J’étais sous le charme de cette chanson, et je le suis toujours : cette violence, cette épaisseur ; heurtant de plein fouet leur jeunesse, leur spontanéité. Je me rappelle d’un concert à Angers au Chabada, genre en 2007, avec le tarif « total découverte » à 5€. Y’avait personne. Laura Mary était là, avec ses deux amplis qui crachent des flammes, Steve avec son T-shirt Nirvana (faute de goût !) en train de tabasser sa batterie. Et ils ont balancé leur bois, leur putain de son énorme, juste à deux, comme des ados qui jouent avec le feu. Un souvenir qui reste.

J’ai pas été tellement fan de « Box Of Secrets », leur premier album. À part quelques-unes, je ne me suis pas sentie renversée. La faute au manque de mélodies, l’impression de rester en surface.

Ça aurait dû me refroidir, j’aurais pu laisser tomber et aller voir mes autres amoureux chez les Foals, Arcade Fire ou Wild Beasts en 2010. Mais non, toujours fascinée par leur beauté – surtout celle de Laura-Mary – j’ai acheté l’album « Fire Like This » et je l’ai trouvé absolument fabuleux. Des chansons, des vraies, avec le même mordant, les mêmes tripes.  Merci, Blood Red Shoes, pour « When We Wake », pour « Light It Up », je me suis sentie touchée au cœur.

J’ai l’impression que leur musique est pleine de violence, oui je crois que c’est LE mot, et d’ailleurs je ne comprends pas pourquoi j’en suis autant amoureuse. Une violence nécessaire, comme si tous les deux ne pouvaient pas se retenir d’écrire leurs chansons et de dire ce qu’ils ont à dire. J’ai l’impression d’être en face d’un groupe en colère, avec l’envie de crier avec eux « Cooold cooold heart heart ».

« In time to voices »

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Franchement, à la première écoute de leur single « Cold », j’ai détesté. Le coup de la double pédale sur la batterie, les guitare de stoner, je me suis dit « au secours ils nous ont fait un disque de métal » ; véritable drame personnel si ça avait été le cas. Plus j’écoute cette chanson, plus je la comprends, plus je l’apprivoise. Je pense que j’avais besoin de l’approcher dans le contexte de l’album. D’ailleurs je pense que ce disque a besoin d’être apprivoisé. Mais bon, qui dit que Blood Red Shoes fait de la musique instantanée ?

Alors, écoutez « In Time To Voices », petit à petit, vous allez le trouver beau. Il faut simplement lui laisser un peu de temps.

Les chants sont une vraie réussite. J’entends la voix de Laura-Mary, belle et fascinante, entonnant des mélodies désinvoltes, sensuelles, et en même temps pleines de gravité. Est-ce possible de ressentir autant de choses en même temps ? Les lignes de voix sont recherchées, plein de sensibilité. Je pense à « Lost Kids », lancinante et très bien ficelée. « In Time To Voices », moins immédiate mais choisie comme 2e single, commence avec la voix féminine un peu timide,  mais surprend lorsque la tension monte d’un cran (« Closer ! Closer ! Feeling the hunger ! ») pour finir en force avec des tonnes de guitares réverbérées.

Vous devez en avoir marre de m’entendre parler uniquement de la voix de Laura. Je n’y peux rien, je suis fascinée par son aura sur scène, son jeu violent, sa voix, sa beauté plastique… Mais qu’advient-il de Steven qui se défonce à la batterie ? Je suis très heureuse qu’il chante aussi, il apporte quelque chose de plus animal – quand on regarde ses mimiques dans le clip de « Cold » il a quelque chose d’un fauve. La bête ne fait pas semblant, et je dirais même qu’il se démène au chant autant qu’à la batterie. En plus, le mélange des textures utilisé au profit des morceaux donne beaucoup de relief. Mais c’est la voix de Laura que j’entends dans cet album…

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Je parle souvent de mon amour pour les groupes qui expérimentent, tordent, déforment le son pour obtenir quelque chose d’unique. Je suis désolée, mais je vais me répéter. Cette fois, les Blood Red Shoes ont essayé de nouvelles sonorités, de nouveaux univers, et ça leur réussi. Ils ont eu envie de « pousser leur créativité au maximum », comme ils expliquent en interview. Les gars, c’est réussi, je vous aime encore plus qu’avant. Fini le duo brut de décoffrage guitare en disto/batterie qui cavale : on retrouve avec plaisir tout au long de l’album des guitares acoustiques, des guitares passées dans des orgues, du piano, des synthés, des boîtes à rythme, du tambourin. Bonheur, amour, love.

Si je devais dire un truc négatif pour plomber un peu mon article pro-Blood Red Shoes, ça serait quoi ? Pour l’instant, je trouve que la fin de l’album est un peu faible comparée au début qui attaque fort. Oui, les titres deviennent un peu plus lourd, les mélodies me plaisent moins. Heureusement, il me reste encore du temps pour l’apprivoiser, sans me forcer.

Par contre, il y a cette track dans l’album, « Two Dead Minutes », où il se passe quelque chose d’extraordinaire. Le genre de chanson-obsession qui me traverse, et ne me donne pas d’autre choix que d’appuyer sur « replay ». Ok, c’est le titre le plus psychédélique et barré qu’ils ont écrit. Ok, on ne dirait pas vraiment Blood Red Shoes. Mais je n’y peux rien, j’ai un truc spécial avec cette chanson, le synthé éthéré du début, la ligne de chant enveloppée de toutes ces harmonies, c’est d’une beauté évidente, indiscutable.

La mélodie s’impose d’elle même, magnifique, et je casse la gueule à quiconque dirait que cette chanson n’a pas sa place sur l’album. Elle apporte au contraire un relief précieux, et permet d’apprécier d’autant plus « Je Me Perds », chanson où leur côté punk est poussé au maximum (jusqu’à être un peu insupportable).

Je pense que tout le monde l’a compris : les Blood Red Shoes, je les aime d’amour. Et ils me font bien plaisir en signant un dernier disque aux mélodies chiadées et au son plus mature.


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