Pour une fin de carrière sereine

Par Seniormaispastrop @buzzsenior
Une vie professionnelle bien chargée, c’est souvent le cas des jeunes seniors. Des responsabilités plus qu’il n’en faut, un savoir-faire utilisé au maximum par l’employeur, tous les atouts sont réunis pour travailler après 50 ans, longtemps à priori.
Or, seulement 38 % des 55-65 ans on un emploi en France aujourd’hui. C’est l’un des taux les plus faibles d’Europe. Par exemple, le taux est de 60 % au Royaume Uni, et même de 69 % en Suède*. Or, l'équilibre du système des retraites est basé entre autre sur le travail des seniors.
Senior mais pas trop, c’est un blog pour observer tout ce qui arrive aux jeunes seniors dont je suis. La gestion de la fin de carrière en entreprise est l’une de mes préoccupations et il y a beaucoup à dire sur ce sujet.
Il y a une constante. Dans 80 à90 % des cas, la fin de carrière se passe mal. Le salarié est évincé, mis au placard ou licencié. Cela se fait rarement de façon « propre ».
J’ai recueilli quelques témoignages de jeunes retraités … et de moins jeunes. Et pour tout dire, je n’ai pas encore rencontré de senior qui me dise «tout s’est bien passé ». Cela doit bien exister pourtant !
M. D,travaillait dans les RH. à 54 ans, on lui a laissé entendre qu’il était trop âgé et qu’il devait quitter l’entreprise. Il a tenu bon jusqu’à 55 ans, mais s’est retrouvé au chômage jusqu’à l’âge de 60 ans où il a pu enfin prendre sa retraite.
M. M, Ingénieur travaux public. Alors que tout allait bien, son PDG le prend entre quatre yeux et lui dit qu’il a plus jeune et moins cher à mettre à sa place. Négociation et départ de l’intéressé !
M. G, 57 ans, journaliste, sa rédaction le marginalise, ne lui confie plus rien d’intéressant, critique du jour au lendemain tous ses reportages jusqu’à une négociation de départ.
Mme G, 56 ans, sent tout à coup d’autres cadres s’intéresser à ses fonctions, trainer dans les bureaux pour savoir comment fonctionne le service, grenouiller auprès de la direction pour évoluer, justement dans son domaine d’activité. Et pendant ce temps là, son supérieur lui parle de réorganisation qui « bien sûr, ne se fera pas sans elle », ceci dit la main sur le cœur. Statu quo pour l'instant, jusqu'à la prochaine étape !
Mme S, 45 ans. A la suite de rachats, elle a pour mission de réduire ses effectifs. Insupportable quand on est plutôt habitué à gérer la croissance. Qui choisir, de quel droit licencier des collaborateurs avec qui on a partagé des moments de travail et croissance. A la charrette suivante, elle s’est portée volontaire ne supportant pas ce rôle de « nettoyeur ».
Que ce soit brutal ou insidieux, c’est toujours la même chose. Un jour, l’employeur découvre l’âge de son collaborateur senior et du jour au lendemain, ou presque, rien ne va plus. Cela peut aussi prendre la forme d’un harcèlement moral. Ne plus avoir la confiance de sa direction, c’est être déstabilisé, perdre son assurance. C’est aussi parfois être poussé à la faute, faute qu’on aura jamais commis en temps normal. Quand aux dégats collatéraux, ils sont immenses : perte d’image de soi, couples qui volent en éclats, dépressions …
C’est une situation totalement anormale. C’est le droit le plus élémentaire que de travailler dans la sérénité jusqu’au bout, d’avoir un minimum de respect de son employeur en fin de carrière.
C’est devenu un vrai phénomène de société. La génération des babyboomers est encore nombreuse en poste.
Quelles solutions trouver ? Vos commentaires seront les bienvenus.
Lire aussi dans ce blog :
Des idées pour gérer sa fin de carrière
*chiffres dossier Salon des Seniors 2012