En France une jeunesse plutôt sage au niveau des substances illicites, allant plutôt vers l'expérimentation que vers la consommation régulière mais qui inquiète sur son tabagisme et sa consommation d'alcool. 15% des jeunes de 15 ans fument quotidiennement, 41% ont déjà expérimenté l‘ivresse. Tabagisme des plus jeunes, généralisation des ivresses, ce sont les résultats les plus marquants, pour la France de l'enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), soutenue par l'OMS, menée conjointement dans 40 pays et régions sur plus de 200.000 jeunes de 11,13 et 15 ans.
14% des jeunes de 15 ans fument quotidiennement. Si ce taux de jeunes fumeurs a baissé entre 2002 et 2006, l'expérimentation du tabac reste plutôt courante avant 16 ans et touche une frange irréductible d'adolescents malgré l'interdiction de vente aux moins de 16 ans. Même chez les jeunes, la féminisation du tabagisme s'opère, légèrement plus tardif que chez les garçons mais de plus en plus fréquent à 15 ans. En bref, la stabilisation de l'expérimentation du tabagisme chez les 1 ans surprends compte-tenu des efforts de prévention réalisés. A 15 ans, les jeunes Français occupent une position médiane au sein des pays européens.
L'alcool, la substance la plus largement consommée à la primo-adolescence. Si la France se situe dans la deuxième moitié des pays de l'échantillon pour la consommation de boissons alcoolisées et les niveaux d'ivresse déclarés, si l'ivresse, en particulier est moins fréquente chez les jeunes que dans d'autres pays voisins, comme le Royaume-Uni par exemple et, plus généralement en Europe du Nord, 41% tout de même des 15 ans ont déjà connu l'ivresse, vs 30 % en 2002. Les niveaux d'expérimentation d'alcool sont élevés dès l'âge de 11 ans : près de 6 élèves sur 10 sont concernés (57,7 %). Ces niveaux augmentent à 13 ans (71,7 %) et 15 ans (85,8 %). Légèrement en hausse parmi les 15 ans, les expérimentations d'alcool sont sinon stables depuis 2006. La consommation régulière augmente aussi, frôlant le niveau des jeunes de 17 ans suggérant une l'installation précoce dans la consommation régulière. Chez ces jeunes, la consommation alcoolique est associée à un parcours scolaire difficile, un milieu social favorisé, une famille recomposée ou monoparentale et…à la
fête.Le cannabis reste la première substance illicite consommée par les adolescents de 15 ans et, pour le coup, la France occupe la 6e place des pays de l'enquête après le Canada, l'Espagne et les États-Unis. Un usage qui demeure encore assez masculin et qui, globalement, stagne depuis 2002, avec 29 % des élèves de 15 ans qui l'ont expérimenté vs 28 % en 2006. Ici les associations avec d'autres facteurs comme le parcours scolaire sont moins significatives.
Les autres substances comme l'ecstasy, stimulants (amphétamines, speed), héroïne (opium, morphine), les médicaments pour se droguer, la cocaïne (crack, coke), les colles ou solvants respirés et le LSD concernent un élève sur 10. À 15 ans, le seul facteur associé à ces consommations est également l'appartenance à une famille monoparentale. La consommation de ces produits est essentiellement festive.
Au global, l'enquête montre que l'usage de produits psychoactifs n'est pas la norme à l'adolescence et qu'une très grande majorité des élèves ne consomme pas de drogues, licites ou illicites, et va plutôt à l'expérimentation qu'à l'usage régulier. Mais les efforts de prévention sont à renforcer sur le tabagisme et l'alcool, en particulier auprès des plus jeunes et des jeunes filles.
Source : Communiqué OFDT- Enquête HBSC
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