[Critique] THE MOTH DIARIES de Mary Harron

Par Celine_diane

"Dans chaque histoire de vampires, on trouve trois ingrédients : sexe, sang et mort", écrit un professeur au tableau. Ce n’est pas tout à fait vrai concernant The Moth Diaries, léger film pour adolescentes truffé de références au genre gothique (filmique et littéraire), et compilation classieuse mais très soft de tout ce qui se fait en matière de vampires. Du dit enseignant incarné par Scott Speedman (Underworld) aux prénoms des héroïnes (une Rebecca à mi-chemin entre l’héroïne hitchcockienne et celle de Daphné du Maurier), tout est un peu trop surligné dans cette histoire de jeunes filles confrontées au surnaturel. Si l’on y cite abondamment Dracula de Stoker ou Carmilla de Le Fanu, l’ensemble ne dépasse jamais l’anecdote, et déroule une intrigue qui peine à exister par elle-même.
Pourtant, le film de Mary Harron avait de quoi séduire : un univers clos (le pensionnat), féminin (et donc, propre aux drames les plus sournois), ambigu (adolescence et découverte de soi) et violent (suicides et meurtres se succèdent). En se gonflant de citations littéraires (Carrie de King, Jane Eyre de Charlotte Brontë), afin de donner de l’épaisseur à un scénario trop classique, The Moth Diaries, lui-même adapté d’un roman signé Rachel Klein, perd de vue le potentiel (cinématographique et métaphorique) de ses thématiques : le sang se déverse sagement, la sauvagerie a des allures de caresses. Au final, et à l’heure de toutes les audaces (on pense à True Blood par exemple), The Moth Diaries se révèle bien trop poussiéreux, triste avalanche de désuétude là où seule la tâche de la modernité aurait pu colorer la nostalgie latente en hommage sexy et brûlant. Pour le coup, c’est amplement raté.