Les solitaires semblent étranges parce qu'ils sont différents de la masse, parce qu à l'heure où l'on "juge" les autres sur leur nombre d'amis, lors de fêtes ou sur facebook par exemple, ils apparaissent comme des extra-terrestres, ils sont perçus comme des gens tristes, indifférents, froids et même idiot ou méprisant parfois. C'est une différence de comportement, une autre façon de penser, due à un choix, et c'est là que cela devient intriguant, surtout pour les gens qui n'ont pas fait ce choix-là. Ils se retrouvent pas - ou mal - compris. Cette différence dérange, questionne "quel est cet autre?", cet être lointain, à des années lumières de nous ?
Du fait de leur isolement, on ne les connait pas et cela n'aide pas à comprendre ni même tellement à apprécier leur différence. "Ils s'en moquent" peut on se dire, puisqu'ils sont solitaires, ils n'ont besoin de personne et nous encore moins d'eux. Mais être solitaire ne veut pas dire être un ermite non plus. Etre solitaire c'est désirer une existence indépendante de l’existence d'autrui mais pas forcément fuir le monde entier. C'est avoir par choix une tendance à se tourner vers l'interieur plutôt que l'extérieur, avoir pour certains suffisamment de choses en soi pour ne pas avoir besoin d'en chercher ailleurs et avoir de ce fait très peu d'amis.
C'est aussi une liberté à laquelle on accède par cette indépendance, une sécurité quand l'autre a été souffrance, mais peut devenir une vraie douleur quand la solitude devient une "cage". Mais alors est ce une réelle liberté, est ont réellement affranchis quand on est solitaire ? Est ce au final un véritable choix ou plutôt une solution qu'on a mis en place pour affronter le monde le mieux possible, la vie qui a été énemie à un moment donné, une sorte de mécanisme de défense ?
Un vrai casse tête que ces personnes pour quelqu'un comme moi qui aime les gens et le monde en général, qui a besoin de contacts et d'échanges pour me sentir équilibrée et nourrie. Dans la mesure où la vie est constituée par la compagnie et le commerce avec autrui, le désir de solitude semble totalement "hors normes", pas anormal attention, juste en dehors des normes, nuance ! Ne serait ce pas un peu une illusion que de penser qu'on peut vivre dans son coin, tout seul ? Une sorte de fuite en avant, d’une mauvaise perspective sur soi et sur les autres : le solitaire croit qu’il n’a pas besoin d’autrui et se croit seul au monde lorsque toute son existence est conditionnée par l’existence d’autrui : sacré décalage tout de même non ?
La solitude intrigue définitivement les foules et moi en particulier... positivement ou négativement... elle a des bienfaits pour l'âme j'en suis convaincue, mais également des méfaits car on peut s'y perdre.