L’écrivain japonais Natsumé Sôseki est né en 1867 et mort en 1916. Bien que Natsumé soit son patronyme et Sôseki son prénom, c'est sous son prénom qu'il est le plus souvent désigné, prénom qui est, du reste, à la manière classique un pseudonyme. Spécialisé en littérature anglaise, il commença à enseigner. De 1900 à 1903, il vécut en Angleterre. De retour dans son pays natal, Sôseki succéda à Lafcadio Hearn à la chaire de littérature anglaise de l'université de Tokyo.
Cet ouvrage, Une journée de début d’automne, regroupe sept textes très courts écrits entre 1907 et 1912 d’un intérêt inégal et globalement limité. On retiendra Le moineau au bec rose, où l’écrivain se retrouve, un peu contre son gré, en possession d’une cage avec un oiseau dont il doit s’occuper. Il y a aussi Bruits étranges, l’auteur hospitalisé s’interroge sur l’origine d’un bruit nocturne venant de la chambre voisine, ressemblant étrangement à celui d’une râpe sur un légume. Ce n’est que plusieurs mois plus tard, à l’occasion d’un second séjour dans ce même hôpital que la vérité lui sera révélée. Enfin il y a La lettre, dans ce texte Sôseki enquête sur la moralité d’un jeune homme « assez difficile à qualifier, ni vraiment un parent, ni vraiment un parasite » devant épouser une jeune parente de sa femme.
Même si j’ai retrouvé à la lecture de ce livre, des bribes de ce que j’aime dans la littérature japonaise du début du XXe siècle, une poésie en prose, la mise en avant de détails sur lesquels se porte l’intérêt, un rythme bien particulier et plutôt lent, le héros lettré et des aspects de la vie quotidienne dans le Japon de cette époque, je dois avouer que je suis assez déçu par le bouquin.
J’avais un bon souvenir de son roman Et puis, lu il y a bien longtemps, où l’écrivain liait le Japon ancien avec celui en pleine transformation qui naissait sous ses yeux et je me prépare à lire prochainement son roman le plus connu, Je suis un chat. J’espère qu’il me réconciliera avec l’écrivain car se ne sont pas ces quelques textes d’Une journée de début d’automne qui me laisseront un souvenir impérissable.
« Le lendemain matin, quand j’ai ouvert les yeux, le soleil traversait les vitrages. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait que je donne à manger à l’oiseau. Mais il était dur de se lever. A force de me répéter que j’allais me lever, il était finalement plus de huit heures. Profitant qu’il fallait que je me lave le visage, je suis allé pieds nus sur la véranda, le plancher était froid, j’ai soulevé le couvercle, la cage s’est trouvée dansla clarté. L’oiseau a cligné des yeux. A l’idée qu’il aurait aimé voir plus tôt la lumière, j’ai eu pitié de lui. »
Sôseki Une journée de début d’automne Editions Philippe Picquier