écrit par : Sinaï Agnès
Notre point de départ se fonde sur une prise de conscience : nous vivons aujourd’hui la fin de la période de la plus grande abondance matérielle jamais connue au cours de l’histoire humaine. Une abondance fondée sur des sources temporaires d’énergie concentrée et à bon marché qui a rendu possible tout le reste.
Aujourd’hui, les dettes accumulées, dette financière, dette énergétique et dette écologique nous reviennent comme des bombes à retardement qui commencent à exploser. Les générations de ce siècle doivent se préparer à ce contrecoup en se rendant moins dépendantes des ressources non renouvelables, et en consolidant leurs réseaux de solidarités, au sein de communautés humaines renforcées.
Le vent du changement est là. Le consumérisme connaît ses derniers feux. Le moment historique que nous vivons demande un mode de pensée différent.
Sans faire de bruit, un mouvement informel composé de citoyens engagés, de communautés, d’entreprises et d’élus a entamé la transition vers le monde post carbone. Ces acteurs précoces travaillent à réduire leur consommation, à produire localement nourriture et énergie, à investir dans l’économie locale, à réhabiliter des savoirs, à préserver les écosystèmes locaux. Leurs motivations sont diverses : freiner le changement climatique, préserver l’environnement, la sécurité alimentaire, le développement économique local. L’essence de ces efforts est cependant la même : tous reconnaissent que le monde change, que la manière habituelle d’agir, fondée sur l’idée que la croissance de la production et de la consommation peut et doit continuer indéfiniment, ne fonctionne plus.
La crise globale des systèmes naturels, énergétiques et économiques forme l’étoffe de notre époque singulière.
Pour y réagir, nous sommes convaincus de la nécessité de contribuer à l’élaboration des transitions vers les sociétés de l’après-pétrole, les sociétés de sobriété.
Pris isolément, tous ces efforts sont loin de suffire. Mais une fois rassemblés, ils peuvent orienter la nouvelle société.
L’Institut Momentum se veut un laboratoire d’idées sur les issues de la société hyperindustrielle et les transitions nécessaires pour amortir le choc social de la fin du pétrole.
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