Le Docteur Bertold Wiesner aurait fourni 20 échantillons de sperme par an aux patientes de sa clinique.
Au Royaume Uni, deux hommes nés à la suite d'inséminations artificielles pratiquées dans la même clinique à la même époque ont découvert qu'il avait également le même père : le directeur de la clinique. Après recherches, ils seraient entre 300 et 600 enfants nés de ce même papa aujourd'hui décédé.
Dans ses ouvrages, Giacomo Casanova mentionne 122 conquêtes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, mais à sa connaissance un seul enfant. Tout le contraire de Bertold Wiesner, père supposé de près de 600 enfants tous nés par insémination artificielle. Cette histoire pour le moins surprenante vient d'être relatée dans les colonnes du très sérieux quotidien britannique le Télégraph.
Dans les années 1940, l'insémination artificielle est la première technique de procréation médicale assistée qui se développe pour aider les femmes qui en ont besoin à avoir des enfants. On est encore loin du premier bébé conçu in vitro, Louise Brown, qui a vu le jour en 1978. A cette époque donc, Bertold Wiesner, biologiste de son état, ouvre et dirige une clinique dédiée à la fertilité à Londres.
L'insémination artificielle est pratiquée sur de nombreuses femmmes
Ce sont pas moins de 1500 bébés qui naitront suite au traitement suivi par leur mère à la clinique du docteur Wiesner ou doit-on dire grâce aux bons soins du docteur Wiesner lui-même ? C'est le résultat d'une enquête menée par deux hommes qui ont été conçus dans cette clinique. Barry Stevens et David Gollancz. Grâce aux tests ADN, ces deux hommes sont arrivés à la conclusion que le docteur Wiesner était leur père biologique.
Mais ils ne sont pas les seuls. Des tests ont été effectués sur 18 personnes également conçues à la clinique entre 1943 et 1962 et il s'est avéré que les deux tiers d'entre elles étaient des enfants engendrés par Bertold Wiesner. Une extrapolation permet donc d'estimer entre 300 et 600 le nombre des enfants du docteur Wiesner.
Trop de demi-frères et demi-soeurs ce n'est pas sans danger
De nos jours, une telle pratique est interdite par la loi, mais à l'époque, personne n'avait connaissance des agissements de Monsieur Wiesner qui rencontrait peut-être quelques difficultés pour recruter des donneurs de sperme. Une pratique non sans danger pour les enfants, car avec une telle population issue du même père, il existait un potentiel de rencontre et de procréation avec des risques de problèmes génétiques graves pour leurs enfants.
En 1990, pour réduire ces risques, la Human Fertilisation and Embryology Act a limité à 10 le nombre d'échantillons qu'un donneur de sperme peut fournir pour la création de familles. On parle bien de familles et non d'enfants car ceux qui le désirent peuvent choisir le même donneur pour avoir tous leurs enfants.
En France, le CHU d'Angers vient d'être condamné par le tribunal administratif de Nantes à verser 4.000 euros à un couple pour faute médicale. En 2008, le couple avait eu recours à l'insémination pour avoir un enfant. Une fois le geste médical pratiqué, une technicienne ayant réalisé que le sperme inséminé à la femme n'était pas celui de son mari, cette jeune femme avait aussitôt pris la pilule du lendemain pour interrompre une éventuelle grossesse. On estime à 1.500 le nombre d'enfants qui naissent tous les ans en France suite à une IAD (Insémination Artificielle avec Donneur).
Source : The Telegraph