En ces temps de campagne LIBR’ACTEURS reste a l’écoute de ses nombreux membres et sympathisants. Le billet qui suit traduit bien l’une de tendances lourdes révélées par les messages reçus.
Billet de Christian LIEBER
Certains d’entre-nous veulent présenter des candidats aux élections législatives. C’est à mon avis une erreur stratégique : pour les médias et le public nous ne représentons rien ; nous sommes inaudibles.
A l’inverse, en choisissant une stratégie de contre-pied, celle de la pression sur les politiques, nous pouvons, je l’espère, faire avancer les choses. Ainsi l’initiative de Pierre LARROUTUROU, dont je persiste à louer l’humanisme et la clairvoyance malgré certains points de désaccord, mérite une attention toute particulière. J’invite chacun d’entre nous à lire son dernier ouvrage « c’est plus grave que ce qu’on vous dit », 107 pages, 3 € et à se rendre sur le site : http://www.roosevelt2012.fr/
Ce qui me semble essentiel à retenir tant nous sommes au bord du précipice, c’est cet appel à mettre la pression sur des éléments clés car le moment n’est plus à ergoter : « si nous parvenons à sortir de la confusion actuelle, si nous parvenons à ce que ce double diagnostic sur la gravité et la vraie nature de la crise soit partagée par le plus grand nombre, alors il sera facile de construire un consensus large et assez rapide autour de solutions, de la même façon que le Conseil National de la Résistance a su créer un consensus très large, allant des gaullistes aux communistes autour de mesures de justice sociale ». Et un peu plus loin : « nous devons être le plus nombreux possible à réfléchir et agir ensemble ».
L’essentiel est dit. Nous sommes là face à nos responsabilités.
D’autant plus que nous sommes d’accord sur l’essentiel : « la gravité de la crise financière et de la crise sociale ne peut faire oublier la crise énergétique, la crise climatique et la crise alimentaire ». J’y ajoute la crise morale et la crise politique qu’exprime la montée des extrêmes dans notre pays.
Certes, nous pouvons diverger sur des points auxquels nous accordons une certaine importance. Mais l’heure n’est plus à finasser.
Nous le savons, le résultat de l’élection présidentielle sera un mauvais résultat. Celui des législatives également par voie de conséquence. Voilà pourquoi, à mon avis, quand Pierre LARROUTUROU nous appelle à «agir pour obliger nos dirigeants à ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure et pour les obliger à reprendre les quinze propositions développées dans ce livre », il nous invite à opter pour une stratégie de contre-pied qui pourrait se révéler beaucoup plus efficaces que nos vaines initiatives d’aller nous-mêmes sur le terrain électoral.
Pour l’instant.
Ces quinze propositions ont beaucoup de vertus : pertinentes pour l’essentiel : applicables très vite, volontaristes par rapport à l’état des lieux, favorables aux classes populaires et moyennes, susceptibles de s’imposer à une majorité de gauche comme de droite...
Pour être justes et efficaces, et pour convaincre ceux qui se méfient à tort et à raison du « on rase gratis », il est indispensable de conjuguer solidarité et responsabilité, à tous les niveaux, comme Edgar Morin a su nous le rappeler dans son dernier ouvrage..
Si une convergence forte devait enfin voir le jour, elle impliquerait un esprit d’écoute, d’attention et de concession réciproques au service d’une pédagogie qui reste à concevoir alors même que le temps presse.
Christian LIEBER