Ancien déporté, rescapé d’Auschwitz, et fondateur de la société Commodore, Jack Tramiel vient de s’éteindre. Il fait partie de ces personnes qui ont eu une influence capitale sur ma décision de faire de l’informatique, au travers de deux ordinateurs issus d’entreprises qu’il a dirigées: Commodore et Atari.
Fin des années 70, Tramiel dirige une petite entreprise qui, après être passé par les machines à écrire et les microprocesseurs, se lance dans le marché des ordinateurs personnels: le Commodore PET (avec un excellent ouvrage parue au éditions du PSI: la pratique du PET…), qui sera suivi du Commodore VIC 20 puis du Commodore 64. Au printemps 82, un distributeur Commodore ouvrira ses portes tout près de chez mes parents: j’y passai de longues heures à apprendre BASIC, et finit par y acheter un VIC 20 qui occupera l’essentiel des mes vacances cette année là. 3k de mémoire, un écran 320×200, le bonheur…
Mais Tramiel n’est pas un commode, il quitte Commodore peu après pour reprendre … Atari. l’ancien fabricant de consoles de jeux périclite, qu’à cela ne tienne, Tramiel va le faire renaître avec une machine mythique, l’Atari ST. J’en achèterai un exemplaire fin 1985: 1024 ko de mémoire vive, un lecteur de floppy disk, un disque externe de 20Mo (4500 Frs), un écran qui passe à 640×400…
J’ai gardé le mien plus de 10 ans. Il m’a servi à tout: taper des cv ou des rapports de stage, apprendre différents langages (C, Pascal, Prolog, Lisp ou SmallTalk), jouer à Arkanoïd, me connecter à internet pour y découvrir les premiers newsgroups, développer des jeux ou des utilitaires. C’était une machine universelle, versatile, aussi révolutionnaire que le fut le Mac, mais avec une plus faible diffusion. Un auxiliaire de travail extraordinaire, pour quelqu’un qui voulait se lancer dans l’informatique il y a un quart de siècle.
Merci Mr Tramiel.
PS: les photos sont issues du site Old computers.