Le Time Warp fêtait son 18ème anniversaire en cette belle année 2012 et autant être clair avec vous tout de suite, l’organisation avait mi le paquet pour recevoir les aficionados de Techno/Minimal/House dans les meilleures conditions possibles. On reste dans un premier temps scotché sur un line-up faramineux nous présentant des DJs figurant presque tous sur le Top 20 de Resident Advisor et prêts à nous balancer du son pendant une durée d’approximativement 20h.
Arrivée à Mannheim à 18h. Les festivités commencent à 19h. Cela dit, manger quelque chose avant le grand saut ne peut être qu’intelligent. C’est donc à 22h30, après un fast food bien mérité et une marche le long d’une route sinueuse qu’on peut enfin entrevoir le FOYER. On entre dans ce décor de rêve qu’on pourrait presque prendre pour un village vacance aux premiers abords mais déjà les premières vibrations de basse et les premiers mecs éclatés viennent nous cueillir comme des fleurs et trahissent cette pseudo-sérénité. On arrive dans l’allée centrale du Time Warp là où chacun accorde toute sa confiance dans les services de santé mis à notre disposition. Par conséquent, après un rationnement efficace en clopes et tickets pour alcool nous entrons gaiement dans le Hangar/Floor 1. Dans cette salle, c’est Paul Ritch qui nous y attendait avec un Live Set nous mettant en jambe en douceur et nous faisant comprendre que la soirée risque d’être semblable à un marathon : tout ce jouera au mental !
23h15- Marcel Dettmann l’un des résidents du très célèbre club Berghain de Berlin vient remplacer Paul Ritch et débute la démonstration de force. En effet, Marcel Dettmann derrière ses deux CDJ 1000 et un nombre de clopes incroyable ne fait pas dans la dentelle et balance sans vergogne une Techno très Dark Dub aux basses lourdes et aux riffs infernaux.
Extrait Dj Set Dettmann : ICI
00h15- Il est temps de quitter Marcel pour rejoindre un certain Ali Shirazinia sur le Floor 2. Shirazinia aka Dubfire est un nom qui a toujours su faire frémir les dancefloors et ses occupants. La pointure M_NUS a su proposer un set de qualité aux tendances très ethniques et minimalistes. Les visuels tout à fait représentatifs de la caste M_NUS ont su illustrer efficacement la dégénéresence et l’animosité du set de Dubfire… De quoi montrer à une foule encore un peu réservée comment appuyer sur la pédale sans broncher.
1h30- Retour sur un Floor 1 aux allures chaotiques. Pas trop étonnant quand on a désigné comme chef d’orchestre Ben Klock, ce Dj résident mythique du Berghain également et pilier de l’écurie Ostgut Ton. Un set très Techno Dub au même titre que son comparse Dettmann mais subtilement affublé d’une teinte un peu plus House de temps à autres.
Extrait Dj Set Ben Klock : ICI
2h30- Ne jamais se laisser berner par les acrobaties de genre de Ben Klock. Une track au beat Tech House et à la tonalité chaleureuse mise en suspend par le berlinois cache généralement une grosse Techno Acid très lourde et frigorifiante. Ben Klock sait haussé le ton et il vaut mieux quand on se fait succéder par Chris Liebing.
2h45- On passe tout de même faire un tour du côté de Sven Väth sur le Floor 2 considéré comme le parrain de ce festival car à l’origine de sa création. Sven connaît la maison et après un intro assez fantasmagorique et un petit mot dans le micro, le pionner de Francfort n’hésite pas à balancer la sauce Techno Progressive à laquelle il nous a toujours habitué.
Extrait Dj Set Sven Vath : ICI
3h45- Chris Liebing comme prévu est déchaîné comme un lion. C’est lourd, très lourd peut être même trop… Cet homme n’a pas d’état d’âme il est là pour que ça tape le plus possible en oubliant peut être une part de finesse nécessaire (le minimum syndical soyons d’accord) pour ce genre de rencontre.
Extrait Dj Set Chris Liebing : ICI
4h15- Liebing est en plein closing set et on voit arriver derrière lui une figure que l’on connaît bien : celle de Carl Cox le papa de la techno et de la house qui savait déjà faire frissonner les teuffeurs de années 80 au même titre que les Jeff Mills et Robert Hood.
4h30- Carl Cox est non seulement un véritable show man c’est également un virtuose de la Techno. Avec des montées tonitruantes et des drop transcendants on peut sans hésiter dire que Carl Cox prend le public pour son pushing ball.
5h30- On décide de partir sur le Floor 3 à savoir le floor Tech House où Yassine Ben Achour aka Loco Dice au commande de Traktor Scrath Pro et son X1 sait faire remuer une foule majoritairement remplie d’Italiens techniciens hors pair de la Kétamine aux tatouages CircoLoco très visibles. Le co-fondateur de Desolat nous dévoile une partie de son CV avec des tracks comme Definition ou encore Don’t Make Signal qui nous amènent toujours à la même conclusion : cet homme ne doit pas trop galérer pour trouver du travail.
Extrait Dj Set Loco Dice : ICI
6h- On a décalé sur le Floor 4 où Magda la duchesse de M_NUS opère doucement mais sûrement. On retrouve sur ce même floor les potes partis voir Jamie Jones sur le Floor 6 très Deep House et qui nous annoncent l’air serein qu’ils ont pu se situer en backstage pendant que l’Américain soulevait le public. Un vague sentiment de jalousie nous envahit mais quand on a Magda foutant le feu en face de soi en plein Time Warp difficile d’être démoralisé.
Extrait Dj Set Magda : ICI
6h30- L’ingénieur son décide de s’éclipser et laisse Magda sur un closing set aux basses bien trop saturées. C’est dommage… Enfin ça l’est surtout pour Guti, l’artiste Tech House, qui voit son Live un peu entaché par ce problème technique.
Extrait Live Guti : ICI
7h15- On crève la dalle et on a les jambes qui tremblent. On fait un arrêt frites grasses et pizzas anormalement sèches, histoire de reprendre des forces avant d’aller voir le Maestro tant attendu de la soirée Richie Hawtin.
8h- On s’était donné rendez vous cette matinée du 1er Avril 2012 sur le Floor n°1 pour voir cet homme et personne d’autre. Richard Michael Hawtin au milieu de tous les gadgets qu’il a co-créé lance un regard à la foule. Ce regard qui veut tout simplement dire : « Pauvres fous il est déjà trop tard pour vous ». C’est parti, une intro qui nous rappelle DE9 nous prend à la gorge et nous aplati de tout son poids sur le ground. Un set Minimal certes mais dont les pans Techno ne manquent pas de pointer le bout de leur nez. Une vitesse de croisière proche des 130 de BPM, des tracks de Plastikman, une track de Matador la nouvelle recrue de son label : M_NUS, tout semble nous faire croire qu’Hawtin sait faire sa promo tout en vendant du rêve à ses dévoués admirateurs.
14h30- On dérive (après 16 h de son c’est bel et bien le bon verbe…) sur le parking où le bus de retour nous attend. La fête ne paraît pas finie pour tout le monde puisqu’une bande d’Hollandais allumés et armés de deux bus noirs, d’un lanceur de flamme et d’un système son pouvant braver toutes épreuves programment un Unofficial After jusqu’à 17h. Désolé les gars mais nous on en peut plus… Il est temps de quitter Mannheim et de revenir à la réalité. Tristesse et soulagement se confondent…