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Jean MAMBRINO : Visitation

Par Unpeudetao

Marie se hâte avec douceur
Sur les pentes du Haut-Pays
Attentive à l’Hôte enfoui
À l’ombre de sa chair en fleur.

Elle exulte d’être en secret
Une princesse où rien ne brille.
Dans son cœur de petite fille
Germe le Prince de la paix.

Là-bas étincelle la mer
Qui communie avec l’aurore.
Ô Porte ouverte ! Signe d’or !
Acclamation de la lumière !

« Tout l’espace trempé d’azur
- Oh ! la neige sur le Liban !
Cher petit Dieu, n’est pas plus pur
Que la tendresse dans mon sang.

« Les bêtes et les gens ignorent
Quand je passe vêtue de gris
Quel Roi dort en catimini
Au tabernacle de mon corps. »

Le Silence naît du silence,
Une enfant protège l’Infime,
Puisqu’échappé du Triple Abîme
L’Amour s’est changé en semence.

Élisabeth alors se dresse
Comme l’attente d’Israël
Pour accueillir, debout, la frêle
Messagère de la Sagesse.

L’aïeule lourde et éblouie
Presse contre sa joue ridée
Le doux visage de rosée,

Et Jésus parle à Jean sans bruit.

Jean MAMBRINO (XXe siècle).

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