A l'occasion d'une annonce d'Airbus, Le Monde publie un article concernant l'aide des banques à l'investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME). Il apparaît que, depuis la crise, la situation de l'accessibilité au crédits pour ceux qui sont le moteur de l'économie est devenue de plus en plus difficile.
Certes, l'Etat avait demandé, comme partout en Europe, un engagement dans ce domaine aux acteurs du milieu bancaire en contrepartie de l'aide accordée. Mais comme chacun sait :
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient
Pour comprendre la situation, il faut être un minimum pragmatique et réaliste : les banques ne sont pas des organismes altruistes. Acteurs du monde de la finance, elles visent avant tout la production de richesse financière (et non de richesse produite et territoriale). Il leur faut donc trouver le maximum de rentabilité (retour sur l'investissement engagé).
C'est cet objectif qui les avaient amenées, au niveau mondial, à enclencher le cercle des subprimes : ces investissements très risqués mais aussi les plus rentables. Le risque paraissait nul, et l'était de fait, tant que la croissance du marché absorbait les pertes. Mais le retournement de situation à déclenché toute la cascade de pertes de valeur observée.
Sous ce même angle d'analyse, l'investissement dans les PME n'est pas prioritaire à deux titres :
- Il ne présente pas une rentabilité très forte : présentant des risques relativement limités (mais pas nuls), sa rentabilité est médiocre par rapport aux investissements à risques.
- Il ne relève pas non plus de l'investissement sans risque et ne permet pas aux banques de rapatrier les capitaux engagés de manière immédiate. Critères nécessaires pour inscrire ces investissements dans des colonnes de consolidation des comptes.
Cette situation devrait amener de plus en plus de dirigeants à s'interroger sur l'utilité du système bancaire dans sa configuration actuelle. Toutes les pistes évoquées tant au plan national qu'international devraient faire l'objet d'approfondissement et d'engagement.
Mais une telle démarche se trouve confrontée aux pressions des acteurs du domaine, qui trouvent de puissants relais au sein des ministères des finances des différents pays (Bercy en France). Or, surtout avec les crises de dette, ces ministères disposent d'un pouvoir presque sans limite. Cette situation est dangereuse pour la démocratie, où il ne doit pas y avoir de pouvoir sans contre-pouvoir.