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En Mauritanie, on ne mange souvent plus qu'un repas par jour

Publié le 10 avril 2012 par Cmasson

« Nous ne mangeons plus qu’un ou deux fois par jour », « nous n’avons pas subi une telle sécheresse depuis 1969 », « Les hommes de la communauté ont dû partir à Nouakchott pour gagner de l’argent » : les témoignages des chefs de communautés mauritaniennes sont éloquents. De nombreuses familles de la région du Gorgol font face à une sévère pénurie alimentaire, au cœur d’une région pourtant considérée comme le grenier de la Mauritanie.

  En cause : le déficit pluviométrique de 2011 qui a  asséché les pâturages plus tôt que d’habitude. En Novembre déjà, un cri d’alerte avait été lancé : les récoltes ne suffiraient pas à alimenter la population jusqu’à la moisson suivante en octobre, presque un an plus tard. L’inflation du prix des céréales et l’écroulement des prix du bétail ont contribué à aggraver cette situation.   Face à l’épuisement des réserves alimentaires, il est essentiel de renforcer le dépistage et le traitement de la malnutrition. « Il n’y a pas de temps à perdre : il faut protéger les enfants les plus vulnérables en leur distribuant des rations dites de protection qui évitent de voir leur statut nutritionnel se détériorer, » martèle Mohamen Ghaly, nutritionniste à ACF, en pesant des enfants rassemblés sous un auvent en bois. Ces dernières semaines, le nombre de cas de malnutrition aiguë s’est envolé : en seulement 2 mois dans le village de Boudami, le nombre d’enfants de moins de 5 ans touchés a doublé.    

Pourtant...

« C’est maintenant que le pire commence. Les prochains mois vont être extrêmement durs. La crise se transformera en catastrophe s’il ne pleut pas en juillet », explique Fatima Diop, une nutritionniste d’Action Contre la Faim. On estime qu’au summum de la crise, plus d’un million de mauritaniens sera en danger : un tiers du pays

Face à la récurrence des crises au Sahel, il est essentiel d’agir sur le long terme tout en répondant à l’urgence. Parallèlement aux distributions de denrées alimentaires et aux programmes « Argent contre Travail » qui permettent aux familles de subvenir à leurs besoins immédiats, ACF mène des programmes qui renforcent la résistance aux crises futures.   En amont, ACF, présente dans le pays depuis 2006, opère des programmes de sécurité alimentaire. Dans certaines communautés comme Nabam y Ndiokoudila, la construction d’une digue pour retenir l’eau de pluie et d’un système d’irrigation alimenté par panneau solaire ont permis la création de   petits potagers pendant la saison sèche. « Cela prouve que les solutions face à la faim existent. Mais en tant qu’ONG, nous ne pouvons répondre seuls à l’étendue des besoins: nous avons besoin de l’engagement des gouvernements, des bailleurs de fonds et des donateurs privés » conclut Sandrine Flament, directrice d’Action Contre la Faim en Mauritanie.  

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