Un événement, puisque depuis le 19e siècle, une telle configuration gouvernementale en Pays de Vaud n’avait jamais existé, les partis de droite confisquant le pouvoir avec l’aval du peuple, il est vrai, des décennies durant.
En plus, cerise sur le gâteau, une majorité de quatre femmes sur sept ministres fait du gouvernement vaudois sorti des urnes le 1er avril le seul en Suisse dans cette configuration résolument moderne et décomplexée.
L’origine de ce changement est à rechercher dans l’extrême pauvreté du discours de la droite, dans la vacuité politique d’une alliance qu’elle a passé avec l’extrême-droite et aussi bien sûr dans le fonds du travail effectué depuis des années par des ministres de gauche qui s’emploient à démontrer que l’art de gouverner passe aussi par le compromis intelligent, surtout quand on est minoritaire.
En cela, le canton de Vaud, dont le budget annuel dépasse largement celui d’une grande région française comme la région Rhône-Alpes, est exemplaire. Il préfigure sans doute la victoire de la gauche aux élections présidentielles françaises, mais aussi sans doute un mouvement de retour vers la social-démocratie que l’on sent poindre dans divers pays européens.
Ce n’est pas tous les jours que la Suisse, ou l’une de ses composantes importantes, donne l’exemple, ouvre la voie, montre que le possible n’est pas que du côté des nantis et de la politique qu’ils soutiennent.