Ainsi s’ouvre le livre. C’est ce journal d’ermitage que l’auteur nous a livré ici et c’est un pur bonheur de lecture. Qu’a-t-il voulu prouver avec cette expérience extrême d’une vie autonome, sans confort, sans présence humaine, sans lien avec ses proches et sans nouvelles du monde? Qu’on peut s’en sortir, seul avec soi-même, des livres, des cigares, de la vodka, et puis deux chiens aussi quand même: - à ne pas négliger, seul dans un désert cependant où il a réussi à être heureux, à trouver la paix, à s’inventer une vie sobre et belle autour de gestes simples?
Et si la liberté consistait à posséder le temps? Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d’espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures? Tant qu’il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.
Je suis d'ailleurs loin d'en avoir fini avec ce récit tant il reste de passages que je tiens à noter.
Dans les forêts de Sibérie, février-juillet 2010 de Sylvain Tesson (nrf, Gallimard, 2011, 267 pages)
L'auteur: (sources:Ici) Sylvain Tesson est un écrivain et voyageur français né en avril 1972. Géographe de formation, il effectue en 1993 un tour du monde à bicyclette, traverse l'Himalaya à pied en 1997 et les steppes d'Asie centrale à cheval. En 2004, il reprend l'itinéraire des évadés du goulag en suivant le récit de Sławomir Rawicz : The Long Walk(1955). Ce périple l'emmène de la Sibérie jusqu'en Inde à pied. Il a escaladé entre autres monuments: Notre-Dame de Paris et le Mont-Saint-Michel et voyage la plupart du temps par ses propres moyens, en totale autonomie. Prix Goncourt de la Nouvelle en 2009 pour Une vie à coucher dehors.